« Deux grands événements récents ont éclairé les médecins et les chercheurs sur les possibilités offertes par les cellules souches : le clonage animal et la mise en évidence des cellules ES (Embryologic Stem) », rappelle le Dr Robin Lovell-Badge. Le premier de ces travaux a montré les possibilités de reprogrammation des noyaux cellulaires adultes dans l'objectif de reproduire un animal. Le second a mis en lumière un potentiel de thérapie cellulaire applicable à de nombreuses maladies. En se fondant sur ces deux voies de recherche, certains ont proposé la mise en œuvre de techniques de « clonage thérapeutique », dans lesquelles des cellules ES dérivées de cellules du patient pourraient être réimplantées, limitant ainsi les problèmes de réactions immunes à l'implantation.
Cellules embryonnaires germinales
L'utilisation possible de lignées cellulaires issues des cellules embryonnaires germinales (EG) de fœtus avortés - dont le potentiel est proche de celui des celles ES - offre des possibilités nouvelles, en cours de législation dans de nombreux pays. Enfin, la mise en évidence récente de cellules souches adultes semble ouvrir la voie à l'utilisation d'une thérapie cellulaire dotée d'une spécificité propre à chaque patient, sans recours à des techniques de clonage.
Dans ce contexte, « Nature » consacre une série d'articles à l'avenir de la recherche dans le domaine des cellules souches. Outre un éditorial qui remet en place les derniers développements dans ce domaine, différents thèmes sont abordés. Tannishtha Reya (Palo Alto, Etats-Unis) soulève la question du risque de transformation carcinologique des cellules souches réimplantées en rappelant les similarités entre le développement des cancers et la différenciation des cellules souches. Sally Temple (Albany, Etats-Unis) replace la découverte des cellules souches neurales dans le contexte des maladies du système nerveux central et souligne les avancées déjà obtenues en matière de greffe chez les patents atteints de maladie de Parkinson ou de chorée de Huntington. Paola Bianco (Rome) développe l'idée de la fabrication de tissus de remplacement issus de cellules souches utilisables après différenciation et culture dans de nombreuses affections. Peter Donavan (Philadelphie) dresse la liste des écueils à la différenciation des cellules totipotentes. Enfin, Allan Sparding (Baltimore) développe le concept de « niches ».
Les « niches »
Ces zones environnementales sont en effet essentielles à la persistance de cellules souches dans l'organisme, tant lors du développement embryonnaire qu'à l'âge adulte. Dans ces « niches », les cellules souches restent hors de contact de tout facteur de différenciation, ce qui leur permet de conserver leurs propriétés. Allan Sparding explique que l'individualisation de ces zones anatomiques délimitées par des cellules particulières (cellules de niche) pourrait permettre de tenter une recolonisation par des cellules souches cultivées in vitro et réinjectées au sein de ces zones dans lesquelles elles pourraient continuer à se multiplier.
« Nature », vol. 414, 1er novembre 2001.
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