LE TEMPS DE LA MEDECINE
Chimiothérapie, psychothérapie et sociothérapie constituent les trois volets de la prise en charge des sujets souffrant de psychoses. Les médicaments antipsychotiques ont pour objectif de restaurer chez les patients des possibilités de contact et d'activité adaptées. Leur efficacité et leur tolérance conditionnent donc largement la mise en place d'une alliance psychothérapeutique de qualité et le potentiel d'insertion sociale des patients.
Les premiers neuroleptiques, introduits en thérapeutique il y a plus de cinquante ans, s'ils ont profondément modifié le pronostic des états psychotiques et initié la désinstitutionalisation asilaire, sont responsables d'effets secondaires gênants au long cours. L'existence de résistances aux neuroleptiques classiques et le fait qu'ils induisent des syndromes extrapyramidaux plaident en faveur de l'utilisation des antipsychotiques de deuxième génération (rispéridone, olanzapine, clozapine actuellement commercialisés en France) capables d'avoir un effet anti-productif, avec très peu d'effet extrapyramidal. De surcroît, leur efficacité, sur les symptômes négatifs primaires (repli, désintérêt, pauvreté de l'expression etc.) semble plus marquée que celle des neuroleptiques classiques. Par ailleurs, la réduction du risque suicidaire a été démontrée pour la clozapine (étude InterSept International Suicide Prevention Trial).
L'activité réductrice et suspensive des symptômes psychotiques sans effet délétère sur les fonctions cognitives par ces antipsychotiques de seconde génération a été soulignée par une Conférence de consensus sur ce sujet. Cette dernière recommande de les choisir en première intention, en les prescrivant à la dose minimale efficace, en association éventuellement avec d'autres psychotropes (antidépresseurs, thymorégulateurs) en fonction de la symptomatologie et en surveillant l'apparition d'éventuels effets secondaires (troubles métaboliques, hématologiques, cardio-vasculaires).
Bénéfice au long cours
L'interruption des antipsychotiques en cas de résultats « satisfaisants » entraîne un risque de perte d'efficacité de la cure en cas de rechute. Inversement, le maintien de la chimiothérapie antipsychotique, lorsqu'elle est efficace, réduit le risque de rechutes et de réhospitalisations et favorise une meilleure insertion socio-familiale. L'amélioration de l'observance de ces médicaments est liée à la fois à la réduction des effets secondaires les plus stigmatisants mais également au maintien des fonctions cognitives, permettant au patient psychotique de se prendre en charge.
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