REFERENCE
Le molluscum contagiosum
Le molluscum contagiosum est une affection cutanée des enfants et des adultes jeunes causée par un pox-virus, le virus du molluscum contagiosum (MCV). Il induit de petites tumeurs épidermiques d'aspect pathognomonique. La lésion élémentaire est une papule perlée hémisphérique, blanc rosée, mesurant de 2 à 5 mm de diamètre, parfois plus de 10. La surface lisse est ombiliquée en son centre où elle laisse échapper une matière blanche correspondant à des kératinocytes remplis de virus. Les éléments sont souvent nombreux et peuvent représenter plusieurs dizaines qui sont très autocontagieux, si bien qu'un enfant peut contaminer tous ses frères et surs ainsi que ses camarades de classe. Il s'agit d'un virus ADN double brin, sérologiquement distinct de tous les autres pox-virus (variole, vaccine). Ces lésions peuvent s'eczématiser, se surinfecter (il s'agit d'une forme de guérison), entraîner des complications oculaires à type de conjonctivite, et des formes profuses et hyperplasiques chez les patients immunodéprimés, pouvant entraîner de sévères problèmes cosmétiques en particulier sur la face. Tumeur habituelle de l'enfant, lorsqu'elle apparaît chez un adulte jeune, en particulier dans les régions génitales, il faut alors évoquer la possibilité d'une transmission sexuelle très autocontagieuse, pouvant atteindre tout le périnée, leur aspect étant très différent de celui des condylomes vénériens.
Le diagnostic est évoqué cliniquement sur l'ombilication caractéristique, sinon par étude histopathologique.
Le traitement est le curetage simple ou à la rigueur une cryothérapie par azote liquide.
Orf et nodule des trayeurs
Ces maladies virales des zoonoses sont l'orf chez les ovins et les nodules des trayeurs chez les bovins. Ils sont transmis à l'homme accidentellement sous forme de lésions nodulaires des doigts, plus rarement d'autres localisations. Quelle que soit l'étiologie, les aspects sont identiques.
- L'orf
L'orf est l'agent de l'ecthyma contagieux des ovins et des caprins, en particulier dans le bassin méditerranéen. Un animal peut contaminer tout un troupeau et l'homme à tout âge. Les professions exposées sont les bergers, les éleveurs, mais aussi les vétérinaires. L'homme se contamine surtout en nourrissant au biberon des agneaux de quelques jours, non immunisés et plus sensibles à l'infection (papulo-vésicules labiales et buccales).
- Les nodules des trayeurs
Le virus des nodules des trayeurs est l'agent d'une maladie contagieuse, spécifique aux bovins, caractérisée par une éruption papulo-pustuleuse chronique et récurrente, siégeant sur les mamelles, et donnant chez le veau des ulcérations buccales. L'homme est contaminé par contact direct lors de la traite des vaches ; la répartition de la maladie est mondiale. Les professions exposées sont les éleveurs, les vachers, les vétérinaires et les employés d'abattoir. On ne connaît pas de transmission interhumaine naturelle. L'affection humaine assure une immunité durable.
- Les aspects cliniques
Ils sont identiques dans les deux cas : après une incubation de cinq à sept jours apparaissent une ou plusieurs pustules de type viral siégeant sur les doigts, les mains, les avant-bras, mais aussi sur le visage. La papule initiale, ferme, rouge ou bleutée, augmente de volume pour donner cette pustule volumineuse hémisphérique bien limitée, ombiliquée puis croûteuse en son centre, cernée d'une base inflammatoire érythémateuse. Il existe un ou quatre à cinq éléments, rarement plus, s'accompagnant d'adénopathies satellites. De façon atypique, les nodules peuvent être kératosiques, angiomateux, géants, simulant un carcinome cutané, parfois un exanthème peut être associé.
- Le tableau histologique n'est pas spécifique (signes d'une pustulose virale). C'est la microscopie électronique qui montre les inclusions intranucléaires et intracytoplasmiques caractéristiques qui authentifient la maladie.
- Evolution
Les lésions régressent spontanément et guérissent sans cicatrices. Habituellement, la thérapeutique se limite à une antisepsie locale ou parfois à une antibiothérapie de type cyclines pour prévenir une surinfection bactérienne. Les mesures préventives reposent sur le contrôle épidémiologique des troupeaux, la vaccination des animaux contre l'orf en cas d'épidémie, et la protection des sujets exposés (gants, désinfection du matériel).
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