LA CONFÉRENCE des présidents de CME de centres hospitaliers a voulu savoir comment les médecins vivaient de l'intérieur les restructurations. Elle a donc mené l'enquête en interrogeant à partir de 2004 l'ensemble des 530 pilotes de CME qu'elle représente ; 135 lui ont répondu dont les hôpitaux étaient concernés par une réorganisation (1).
Globalement, les médecins se disent satisfaits des transformations opérées (65 % les jugent «réussies» ou «plutôt réussies», tandis que 17 % les qualifient d' «échec» et que 18 % ne se prononcent pas). A noter : la perte ou non du service de chirurgie n'influence que très peu (2 points de plus seulement) le sentiment d' «échec» des praticiens.
Pourquoi, quand ils le font, parlent-ils de réussite ? D'abord parce qu'ils considèrent que la restructuration a permis une «amélioration du service médical rendu au patient», puis qu'elle a introduit un mieux en matière de «conditions de travail des médecins», puis que la permanence des soins s'en est trouvée renforcée. Au chapitre des conséquences des réorganisations, les médecins notent la «réduction fréquente des doublons d'activités (deux services de même discipline) » ainsi que la «création de nouvelles activités (gériatrie, soins palliatifs, rééducation, soins de suite et de réadaptation) ».
Même « acquis » aux restructurations, les médecins de centres hospitaliers n'en soulignent pas moins les difficultés qui les accompagnent : pour les trois quarts des présidents de CME, il s'agit de «tâches très ardues». Invités à classer les écueils rencontrés, 20 % d'entre eux mettent en avant «les relations entre les acteurs, les personnes», 17 % «les relations avec les tutelles», 10 % «l'implication des politiques». Au total, ils considèrent que les facteurs d'échec d'une restructuration sont «la volonté non concertée des tutelles», «la durée excessive» des opérations – les médecins estiment que, au-delà de «sept ans», c'est trop long –, «l'opposition déclarée du corps médical local» et «un petit bassin de population».
(1) Il peut s'agir d'une nouvelle organisation et/ou répartition d'une ou plusieurs activités de court séjour entre deux ou plusieurs établissements (éventuellement public-privé) au cours des dix dernières années.
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