PAS DE SCOOP sur les travaux Larcher ni d'annonce de nouvelles réformes hospitalières, mais des précisions qui reflètent, en creux, la position du ministère : Annie Podeur a accepté de lever un coin du voile dans le cadre des rencontres Lipp de la santé (organisées par « Décision Santé » et « le Quotidien »). Avec la prudence qui la caractérise.
Ainsi, la directrice de l'hospitalisation et de l'organisation des soins a rappelé l'importance de «l'approche territoriale», sans préciser si l'on s'oriente vers des regroupements d'hôpitaux ou vers la création d'un établissement unique par territoire de santé. La question, il est vrai, divise, et Gérard Larcher n'a pas encore remis sa copie à Roselyne Bachelot.
S'agissant des rachats de cliniques par des fonds d'investissement, question à laquelle le sénateur promet d'apporter une réponse, la directrice de l'hospitalisation appelle à la «vigilance». «Notre devoir, expose-t-elle, est de s'assurer que l'offre de soins ne sera pas perturbée et que l'engagement des grands groupes sera pérenne.» De quelle façon ? Le ministère, affirme Annie Podeur, a «quelques idées précises sur la question». Une piste est écartée : le fait de favoriser l'actionnariat médical, «dépassé par la hauteur des investissements». Ce qu'il faut, c'est «structurer la capitalisation», déclare Annie Podeur, qui n'a pas poussé plus loin la confidence.
Autour des ARS.
S'agissant des agences régionales de santé (ARS), «le débat a eu lieu», estime Annie Podeur. Leur périmètre, plutôt consensuel, est quasi acté : elles embrasseront «a minima la ville et l'hôpital, et sans doute aussi la prévention», selon Annie Podeur. Un choix s'avère plus complexe : à qui confier la régulation des dépenses ? Aux ARS, répond Philippe Ritter, alors qu'Yves Bur propose de laisser l'assurance-maladie aux manettes.
La directrice de l'hospitalisation et de l'organisation des soins s'est gardée de trancher, laissant à sa ministre le soin de faire les annonces en temps voulu. Mais, en creux, on devine que la première option a la faveur des autorités. «Il faut que le système soit soutenable financièrement. Aujourd'hui, comment réorganiser l'offre si vous ne disposez d'aucun levier financier?», a lancé Annie Podeur.
La patronne de la DHOS a pris exemple sur les agences régionales de l'hospitalisation : «Les ARH, conçues au départ uniquement pour gérer les restructurations, sont en fait capables de réguler l'offre de soins grâce aux contrats signés avec les établissements, notamment les contrats de retour à l'équilibre. Seule une autorité déconcentrée peut le faire», insiste Annie Podeur.
Autre épineuse question : qui sera l'interlocuteur des médecins de ville à partir de 2009, date de mise en place des ARS ? «Le système de conventionnement peut tout à fait entrer dans ce cadre. On peut concevoir un échelon (de la convention) au niveau de la région», a prudemment avancé Annie Podeur.
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