LA MÉDECINE LIBÉRALE n'a pas vraiment la part belle dans le programme de Ségolène Royal. La candidate socialiste s'est certes montrée favorable à une amélioration des conditions d'exercice des médecins généralistes consultés en première intention. Mais elle s'est abstenue de toute «promesse inconsidérée» concernant une revalorisation tarifaire, ne disant mot sur l'alignement du tarif de la consultation généraliste sur le CS des spécialistes.
Dans les zones rurales et les banlieues sous-dotées en offres de soins, Ségolène Royal préconise le développement de «dispensaires» regroupant différents professionnels de santé (médecins, chirurgiens-dentistes, kinés, infirmières...) «avec des formes de rémunérations mixtes». Pour répondre au déficit démographique de certaines spécialités, la candidate envisage «le desserrement du numerus clausus dans certaines filières». Ségolène Royal défend aussi le développement de nouvelles incitations à l'installation dans les zones sous-médicalisées, telles que «l'attribution d'allocations conditionnelles pendant les études».
La candidate du PS a évoqué dans une émission de télévision le montant de «2,5milliards d'euros supplémentaires» pour l'hôpital public. Ségolène Royal s'engage à financer de manière «pérenne» les établissements de santé public, en tenant compte à la fois de ses «missions» et en «veillant à l'égalité territoriale d'accès aux soins». Elle remet en cause la réforme de la tarification à l'activité (T2A), mais pas les 35 heures.
Plusieurs mesures de son programme tendent à faciliter l'accès aux soins, notamment pour les enfants et les jeunes. Les enfants de moins de 16 ans dont les parents ne sont pas couverts par une complémentaire auraient droit à «la gratuité des soins». Une nouvelle «carte santé jeune 16-25ans» donnerait droit à «une consultation gratuite par semestre». Les jeunes filles de moins de 25 ans bénéficieraient, quant à elles, de la contraception gratuite.
La candidate a de même annoncé la suppression du forfait de 1 euro sur chaque acte et celle du forfait de 18 euros sur les actes techniques lourds (tarifés plus de 91 euros) si elle est élue. La réforme de l'aide médicale d'Etat (AME destinée aux étrangers en situation irrégulière) serait annulée.
La lutte contre les maladies graves.
Le volet prévention occupe une grande place, avec le lancement d'un grand plan de prévention et de recherche des maladies graves (cancer, sida, Alzheimer, maladies orphelines). Comme dans les autres secteurs, les budgets de la recherche publique seraient majorés de 10 % par an sur cinq ans.
La candidate prévoit la «mise en place d'une politique de lutte contre l'obésité, fondée sur une détection précoce et des actions sur la qualité de l'alimentation». La prévention, selon la candidate, doit être renforcée à l'école et dans le milieu professionnel, d'où sa promesse de moyens supplémentaires pour la médecine scolaire et les médecins du travail.
Par ailleurs, Ségolène Royal veut créer une «cinquième branche de la Sécurité sociale pour prendre en charge les questions du grand âge et de la dépendance». Si le maintien à domicile des personnes âgées est favorisé, la candidate souhaite aussi «augmenter le nombre de places dans les structures d'accueil existantes en renforçant la formation du personnel et sa qualification».
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