D OUZE morts, seize blessés graves, plus de soixante hospitalisations. Pour les quelque 300 personnes (médecins, infirmiers, psychiatres, gendarmes, policiers, sapeurs-pompiers) mobilisées dans le cadre du plan rouge et arrivés sur les lieux douze minutes après le drame, la phase dite précoce de l'intervention sur le « chantier » a été marquée par une première : l'utilisation d'un bracelet d'identification et de catégorisation des victimes.
Baptisé CIVIC par son concepteur, le Dr Jacques Texier, 47 ans, responsable du SMUR de Strasbourg, et lui-même présent sur les lieux, ce rectangle de papier étanche vinylisé, long de 30 cm sur 6 cm de large, fermé par un protège-collant, peut être fixé au poignet ou à la cheville.
« La catégorisation, explique ce praticien hospitalier, détermine le choix de la couleur du bracelet : rouge pour l'urgence absolue (polytraumatisés), jaune pour l'urgence relative (blessés légers), vert pour les « éclopés » (personnes choquées, victimes tout au plus d'égratignures) et noir pour les décédés.L'identification est assurée à l'aide d'un numéro à quatre chiffres, avec un code-barres. Grâce au bracelet, les formalités de triage sont facilitées, par rapport au système traditionnel de la pochette accrochée au cou de l'accidenté. CIVIC comporte en effet 14 gommettes détachables qui peuvent être collées sur les fiches de secrétariat, les feuilles de soins et les dossiers hospitaliers, lorsque la victime passe du chantier au PMA (poste médical avancé), du PC opérationnel à la cellule de crise du SAMU. A chaque fois, le délai de triage est accéléré et les risques d'erreurs, supprimés. »
Présenté à Lyon lors du 12e WCDEM (World Congress Disaster Emergency Medicine), qui s'est tenu du 9 au 12 mai avec des représentants de 65 pays, le bracelet CIVIC avait été précédemment testé lors de deux exercices réalisés à Strasbourg.
Son efficacité peut être encore améliorée grâce à un couplage avec le logiciel informatique C@OS* (Catastrophes aides à l'organisation des secours), lequel optimise la gestion du flux des victimes à partir d'un ensemble de PC portables associés à des moyens de communication hertziens et/ou filaires (aides à la saisie avec listes de diagnostics, de destinations ou de moyens de transport, édition en temps réel de listes et de statistiques tout au long de la mission). Ce logiciel n'a pas encore fait l'objet d'une validation en situation réelle.
* Informations disponibles sur le site www.meddsm.com.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature