THEATRE INTIME s'il en est, la cabine d'essayage. Derrière le rideau léger, que d'angoisses mais que de narcissisme aussi. Une idée drôle, fantaisiste, qui séduit. Une idée amusante et efficace, fertile.
Frédérique Lazarini, comédienne douée et bon metteur en scène, a passé commande à douze auteurs. De Sylviane Bernard-Gresh à Stéphanie Tesson en passant par Denise Bonal et Denise Chalem, François Chaffin, Gilles Costaz, Christian Rullier, pour n'en citer que quelques-uns, chacun s'est mis à l'ouvrage avec esprit et chacun selon son propre tempérament.
Ce que l'on regrette, c'est que la mise en scène, très appuyée, très peu discrète, ne permette pas de toujours repérer les différents textes. On a le sentiment que Frédérique Lazarini a coupé, collé, qu'elle a monté son spectacle en prenant certains textes comme un matériau et non pas comme des éléments indépendants. On rêvait de passer d'une page à l'autre, ravi à l'idée de retrouver les personnalités diverses des auteurs. Mais on ne suit pas tout et dans l'ensemble on a l'impression que les saynettes sont un peu noyées sinon écrasées. On ne parvient pas à repérer les histoires, les intrigues. Certaines, bien sûr, sont clairement mises en forme. Mais sans doute Frédérique Lazarini a-t-elle trop voulu faire dire la même chose aux différents textes : elle voit dans la cabine d'essayage la métaphore d'une société dans laquelle on ne serait jamais ... qu'à l'essai, justement.
Pourquoi pas ? Mais en fait sans doute le spectacle aurait-il gagné en force en échappant à toute tentation de démonstration...
Les comédiens sont tous très bien. Sylvie Herbert, Christine Joly, Paul Minthe, Stéphane Naigeon, Aurélia Poirier sont engagés de toutes leurs fibres. Dans les costumes de Dominique Bourde et Sophie Heurtin, ils s'en donnent à cœur-joie et gambadent allègrement dans l'espace imaginé par François Cabanat, trois cabines aux rideaux blancs que les lumières animent, d'opacité à transparence.
Le mouvement général est bon, le rythme vif, mais, répétons-le, on aimerait plus de lisibilité. Frédérique Lazarini organise son petit guignol. Ses castelets ne montrent pour l'essentiel que la détresse du monde, des êtres. Pourquoi pas. Mais il y avait dans la diversité des écritures, des trésors d'humour. On rit peu. C'est dommage.
Théâtre Artistic-Athévains, à 20 h 30 les mardi, vendredi, samedi, à 19 h les mercredi et jeudi, à 16 h les samedi et dimanche. Durée : 1h30 sans entracte (01.43.56.38.32).
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