Étude

Carnage sous microscope

Publié le 19/11/2010
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Qu’elles soient dans un organisme vivant ou dans le milieu extérieur, les bactéries n’ont d’autre choix que de tuer leurs congénères pour survivre. Dans cette lutte sans merci, un seul mode de combat : le corps-à-corps. Pour lequel elles se montrent particulièrement bien armées. Ce que viennent de montrer des chercheurs américains de l’université de Chapel Hill en Caroline du Nord.

L’équipe de Peggy A. Cotter a identifié l’arme de poing de la bactérie : une protéine toxique qu’elle porte sur sa membrane. Chacune dispose d’un poison contre lequel elle est immunisée, ainsi que ses sœurs de la même espèce.

Au cours de sa vie, la bactérie est sans cesse soumise à des collisions avec les autres. C’est le moment qu’elle choisit pour transmettre son poison qui bloque la croissance de son ennemi. Quand elle dispose dans son armement de plusieurs toxiques, elle gagne en protection face à un adversaire l’attaquant par l’un de ces poisons. Plus efficace, elle peut alors détruire son ennemi en utilisant la toxine qui lui fait défaut.

Certaines bactéries, enfin, plus rusées, volent la protéine de leur adversaire et l’intègrent, gagnant en puissance de combat.

Un intérêt pratique de cette découverte serait la création d’une bactérie non pathogène susceptible d’éliminer les autres dans un environnement infecté, par exemple après une attaque bioterroriste.

Nature, édition en ligne du 18 novembre 2010.

Dr GUY BENZADON

Source : Le Quotidien du Médecin: 8859