Des chercheurs japonais viennent de développer une méthode qui permet de prédire, avec un grand succès, la récurrence intrahépatique d'un carcinome hépatocellulaire après exérèse curative.
L'efficacité du traitement chirurgical des carcinomes hépatiques est actuellement limitée par les récurrences intrahépatiques qui surviennent chez 30 à 50 % des patients. Jusqu'ici, les méthodes permettant de prédire ces rechutes n'étaient pas satisfaisantes, puisque, dans 40 % des cas, la prédiction était fausse.
En utilisant la technologie des puces à ADN et des algorithmes très évolués, Yoshihiko Hamamoto et coll. ont pu établir un profil d'expression génétique spécifique aux tumeurs des sujets chez lesquels une récurrence intrahépatique surviendra dans l'année suivant la chirurgie. Ils ont établi un second profil correspondant aux patients pour qui le pronostic est meilleur.
Des gènes de niveau d'expression très différent
Grâce à ces deux profils, il est possible de prédire dans 93 % des cas la survenue ou la non-survenue d'une récurrence intrahépathique du carcinome dans les douze mois.
Pour construire ce système, Hamamoto et coll. ont recherché, à l'aide de puces à ADN, des gènes dont le niveau d'expression était très différent dans des carcinomes qui ont été suivis de récurrences intrahépatiques précoces et dans ceux qui n'ont pas été suivis de rechute. Ils ont obtenu un nombre important de gènes répondant à ces critères. Ils ont ensuite recherché parmi eux une combinaison permettant d'obtenir les meilleures prédictions possibles en analysant un minimum de gènes. C'est ainsi qu'ils ont abouti à la sélection finale de douze gènes dont le niveau d'expression suffit pour prédire le potentiel métastatique des carcinomes hépatocellulaires. Ces gènes sont impliqués dans des processus biologiques très divers (réponse immunitaire, réponse au stress, transcription, mobilité cellulaire, etc.). Leur étude pourrait conduire à une meilleure compréhension des mécanismes biologiques conduisant à la récurrence des carcinomes hépatiques.
N. Lizuka et coll., « The Lancet » du 15 mars 2003, pp. 923-929.
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