S'il a été suggéré que les pH acides pouvaient être impliqués dans la carcinogenèse, notamment dans l'oesophage de Barrett, les mécanismes moléculaires conduisant à ce phénomène n'ont jamais été étudiés de manière extensive.
Différentes études ayant montré que la topo-isomérase II (TOP2) était activée à des pH bas chez de nombreux organismes, une équipe du Cancer Institut of New Jersey a recherché un lien entre les pH acides, la TOP2 et les mécanismes conduisant à la transformation maligne des cellules.
En cultivant des lignées cellulaires dans un milieu de culture acide, Xiao et coll. ont pu observer que les pH bas induisaient une surproduction de protéines impliquées dans la signalisation des dommages à l'ADN. L'utilisation de lignées mutées au niveau du gène codant pour la TOP2 leur a permis de déterminer que ce phénomène était dépendant de TOP2.
En outre, les auteurs ont mis en évidence que des effets cytotoxiques et mutagènes des pH acides étaient eux aussi dépendant de l'expression de TOP2.
Enfin, les résultats d'une expérience de biochimie menée in vitro à l'aide de protéines TOP2 humaines purifiées suggèrent que les pH acides conduisent à la génération par TOP2 de cassures dans l'ADN.
L'ensemble de ces résultats permet de conclure que l'acidité du milieu est capable, via la protéine TOP2, de conduire à la formation de lésions sur l'ADN. La cellule possède une batterie de mécanismes permettant de repérer puis de réparer ces dommages de manière à préserver l'intégrité du génome. Cependant, dans certaines circonstances, ou face à des lésions particulières, les mécanismes cellulaires de réparation peuvent être débordés. Dans une telle situation, les dommages à l'ADN induits par le pH acide du milieu pourront conduire à la cancérogenèse de la cellule.
H. Xiao et coll., « Proc Natl Acad Sci USA », www.pnas.org.
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