Les violents orages qui ont éclaté sur la Côte d’Azur le week-end dernier présageaient plutôt mal de l’intervention de la ministre à la XVème université d’un syndicat qui n’avait pas ménagé ses critiques à son égard tout au long de l’an passé... Pourtant, à Cannes la CSMF et Roselyne Bachelot ont affiché leur réconciliation. Même si un doute a plané jusqu’au dernier moment sur la venue de la ministre de la Santé à la XVe Université d’été de la CSMF, elle a été accueillie cordialement par les quelques deux cents cadres du syndicat. Rien à voir avec l’ambiance glaciale de l’année dernière. Mais cette réconciliation, au moins apparente, n’était de loin pas acquise. Après des mois de batailles âpres autour de la loi « Hôpital, patients, santé et territoires », chacun a remisé ses rancoeurs. « La CSMF a pour habitude d’aller de l’avant, pas de regarder dans les rétroviseurs du passé ni de faire du surplace » a expliqué dimanche matin Michel Chassang, le président de la CSMF devant la ministre. En réalité, les contacts entre le ministère et la conf ont été réellement renoués à la fin du mois d’août. A Cannes, la ministre a promis aux représentants de la CSMF qu’ils seront associés à la rédaction des décrets sur la loi HPST. « C’est à vos côtés et avec vous que je veux ouvrir une nouvelle phase : la phase de concertation pour élaborer les textes d’application, qui permettront que cette réforme si indispensable prenne enfin naissance » a lancé Roselyne Bachelot.
Grippe: 1,5 milliards provisionnés dans l’Ondam
Comme de tradition, la ministre a également évoqué le prochain PLFSS, après avoir rendu hommage aux médecins libéraux pour avoir respecté l’Ondam. Ce dernier devrait rester autour des 3% en 2010 tant pour la ville que pour l’hôpital, « alors même que la croissance est négative ou nulle ». « C’est un principe que je défends pour la troisième fois » a-t-elle insisté. Il est à noter que les dépenses qui seront liées à la pandémie grippale (autour de 1,5 milliards d’euros) ne seront pas comptabilisées dans l’Ondam. « Il n’y aura donc pas d’alerte pour cause de grippe » a-t-elle précisé. Refusant d’augmenter les recettes de la Sécu afin de ne pas « impacter le pouvoir d’achat des Français », la ministre a expliqué que des mesures d’économies pour un montant de 2,2 milliards d’euros sont nécessaires. La hausse du forfait hospitalier a été confirmée mais toujours pas chiffrée. De même pour les baisses de tarifs de certaines spécialités techniques notamment les radiologues. En revanche, la piste d’économie de la CNAMTS de plafonner la prise en charge des médecins de secteur 1 n’a pas retenu l’attention de la ministre.
La revalorisation du C a été, sans surprise, renvoyé aux calendes grecques. Et du passage de Roselyne Bachelot à Cannes, on retiendra aussi que pour elle l’intégration des CAPI dans la convention ne semble pas aller de soi. « Je souhaite cependant que l’on s’entoure de quelques précautions sur le paiement à la performance tant que l’on n’a pas tiré toutes les leçons des contrats d’amélioration des pratiques individuelles et des évaluations conduites dans le cadre des expérimentations d’autres modes de rémunération prévues par la loi » a prévenu Roselyne Bachelot qui a toujours été moins enthousiaste que son collègue de Bercy pour les CAPI. Autrement dit, ce n’est pas parce que les contrats ont rencontré un soutien inattendu auprès des généralistes, en dépit des appels au boycott de la CSMF, qu’il faut mettre la charrue avant les bœufs.
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