P OUR améliorer la connaissance de la pathogenèse des vaginites à Candida, une équipe de l'hôpital de Leeds a pratiqué chez des consultantes des prélèvements vaginaux et rectaux systématiques après une première candidose et lors d'une récurrence. Prélèvements destinés à la culture et au typage moléculaire des souches.
Une cohorte de 121 femmes non ménopausées se rendant en consultation pour vulvovaginite aiguë ont été incluses. Toutes devaient être âgées de plus de 16 ans, non diabétiques, non enceintes et non séropositives pour le VIH. L'existence d'une infection concomitante (gonocoque, Chlamydiae...) était un critère d'exclusion. Toutes les femmes ont eu un lavage vaginal, un prélèvement vaginal haut et un prélèvement rectal, puis ont été traitées par une monodose intravaginale de 500 mg de clotrimazole.
Elles devaient ensuite se représenter systématiquement à la consultation une, quatre et douze semaines plus tard, ainsi qu'à l'occasion d'un nouvel épisode symptomatique.
Culture positive à Candida
A l'issue du prélèvement initial, deux tiers (n = 78) des femmes seulement avaient une culture positive à Candida sur le lavage vaginal. Les cultures des prélèvements rectaux étaient, quant à elles, positives pour le Candida chez 80 femmes, dont 66 avaient une vaginite concomitante. Dans ce sous-groupe, 52 femmes portaient la même souche dans le vagin et le rectum, 6 avaient des isolats hautement semblables et 6 des souches différentes. Les résultats obtenus avec les prélèvements vaginaux hauts étaient sensiblement les mêmes.
Sur les 78 femmes à culture initiale positive, 47 ont achevé le protocole de l'étude. Leur devenir a permis de les classer en trois groupes. Dans le premier (n = 13), elles devenaient et restaient négatives à la culture après le traitement. Dans le deuxième (n = 12), leur culture était encore positive dès la première consultation de suivi (portage persistant), mais la plupart étaient asymptomatiques ; la souche retrouvée était la même que précédemment (n = 9) ou différente. Enfin, dans le troisième groupe de femmes (n = 22), la culture se négativait puis se repositivait dans un délai de douze semaines (infection récurrente), soit avec la souche initiale (n = 14), soit avec une souche fortement similaire (n = 4), soit encore avec une souche différente (n = 4).
Tous les Candida en présence dans les isolats étaient sensibles au fluconazole et au clotrimazole.
Réinfection avec souche de même sérotype
Au total, une majorité de réinfection sont survenues avec une souche de même sérotype (77 % dans le groupe récurrence, 75 % dans le groupe portage). A noter que le traitement par monodose intravaginale de clotrimazole a été choisi en raison de sa fréquence d'utilisation en Angleterre, où il est en vente libre.
Si les levures conservent leur sensibilité à l'antifongique choisi, il apparaît évident qu'un traitement prolongé per os est préférable pour certaines femmes.
Cette publication n'est pas la première du genre, des études de variabilité génétique des souches ont déjà été menées à l'occasion d'épisodes symptomatiques successifs, mais aucun prélèvement n'avait été fait entre les épisodes de récurrences. Par conséquent, on ne pouvait pas savoir si les levures avaient été éradiquées après le traitement initial ou si leur persistance expliquait la réapparition des symptômes.
S. El-Din et coll., « Sex Transmiss Inf », 2001 ; 77 :179-183.
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