A dose équivalente de radiothérapie, le raccourcissement du temps de traitement en augmentant le nombre de séances hebdomadaires est bénéfique pour les patients souffrant de cancers de la tête et du cou.
Il n'existe pas de consensus sur les traitements à appliquer pour traiter les carcinomes épidermoïdes de la tête et du cou. Selon les cas, et même selon les pays, on utilise la radiothérapie, la chimiothérapie et la chirurgie. Au Danemark, il existe une habitude de longue date consistant à l'utilisation en premier lieu de la radiothérapie pour traiter tous les carcinomes laryngés et pharyngés, et certaines tumeurs de la cavité buccale. Cela permet d'induire le contrôle tumoral optimal avec un minimum de complications au niveau des tissus normaux. Le cancer peut être guéri par la seule radiothérapie.
L'étude présentée par le Danish Head and Neck Cancer Study Group (DAHANCA) porte sur 1 476 patients ayant une indication de radiothérapie fractionnée. Pour une dose totale de 66-68 Gy, ils ont eu soit cinq fractions par semaine (n = 726), soit six fractions (n = 750) permettant un raccourcissement du temps global.
Au total, la médiane du temps de traitement a été de 39 jours dans le groupe sous six fractions et de 46 jours dans le groupe sous cinq fractions.
A cinq ans, le bénéfice global du raccourcissement du traitement s'observe pour le contrôle tumoral : 76 % versus 64 % respectivement pour les six et les cinq fractions, mais il n'est pas significatif pour les ganglions cervicaux. Les taux de contrôle locorégional sont respectivement de 70 et 60 % pour les six et cinq fractions (p < 0,0005).
Chez les patients ayant un cancer laryngé, le traitement raccourci avec six séances par semaine préserve davantage les possibilités phonatoires : 80 % versus 66 % (p = 0,007).
Enfin, la survie spécifique de la maladie s'est également améliorée, 73 % v ersus 66 % pour six et cinq fractions (p = 0,01), mais non la survie totale. La morbidité aiguë est significativement plus fréquente avec six fractions, mais est demeurée transitoire.
Le protocole des six séances hebdomadaires est devenu le traitement standard au Danemark.
« The Lancet », vol. 362, 20 septembre 2003, pp. 933-940.
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