Cancers bronchiques : une grande enquête épidémiologique française

Publié le 02/01/2002

Article réservé aux abonnés

A la différence de nombreux autres cancers pris en charge dans des centres spécialisés en oncologie, le cancer bronchique primitif implique largement les pneumologues des hôpitaux généraux dont 29 % ont une qualification en cancérologie. On comprend dès lors pourquoi le Collège des pneumologues des hôpitaux généraux (CPHG) a entrepris une vaste étude épidémiologique à partir du registre exhaustif de tous les nouveaux cas de carcinomes bronchiques admis dans 148 centres hospitaliers répartis sur l'Hexagone (étude KPB-2000-CPHG).
En 2000, 5 667 nouveaux cas ont été diagnostiqués (environ un tiers de l'ensemble des cancers bronchiques annuels) dont l'analyse des caractéristiques socio-démographiques a fait ressortir trois points importants. Le premier est que, d'une part, la prévalence des cancers bronchique dans la population des plus de 70 ans est devenue très importante (33 %). D'autre part, les moins de 40 ans, bien que faiblement touchés (1,6 %) ne sont pas épargnés. La deuxième révélation importante de l'étude concerne l'augmentation de fréquence du carcinome chez les femmes, de 11 % en 1993 à 16 % en 2000, avec un âge moyen au diagnostic inférieur à celui des hommes. Enfin et à la différence des affections cardiocirculatoires, le sevrage tabagique ne semble pas ramener le risque dans des valeurs proches de la normale puisque les fumeurs repentis sont nombreux à développer un cancer bronchique dix ans après l'arrêt du tabac. Les résultats complets de l'étude seront présentés à l'occasion du prochain congrès de pneumologie de langue française.

Pierre CONSTANT