Dans la thérapie photodynamique (PDT), une molécule susceptible d'être activée par la lumière, appelée le « photosensitiveur », est administrée par voie locale ou intra-veineuse, de façon à atteindre le tissu concerné par le traitement. Puis, dans un délai de quelques minutes, l'application d'une lumière à l'aide de fibres optiques dirigées localement active le produit.
Une réaction avec l'oxygène moléculaire aboutit à la formation d'un oxygène réactif (ROS) qui induira la mort cellulaire par apoptose ou nécrose hémorragique suite à un processus inflammatoire. La PDT est utilisée dans le traitement de certains cancers de la peau, du poumon ou du tube digestif.
Après échec de la radiothérapie
Dans le cancer de la prostate, la PDT est proposée chez les patients en échec après la radiothérapie. La première génération de photosensitiveurs issue de la famille des porphyrines avait pour inconvénient de provoquer une phototoxicité au niveau de la peau, provoquée par les rayons solaires. De plus, de grandes quantités de lumière étaient requises pour activer ces produits, ce qui aggravait leur potentiel phototoxique. Une nouvelle génération de photosensitiveurs est proposée par Negma-Lerads en partenariat avec Steba Biotech : des dérivés bactériochlorophyles, dont le chef de file est le Tookad. Ce produit absorbe la lumière dans la zone proche des infrarouges (760 nm), ce qui permet le traitement de tumeurs plus grosses avec un apport d'énergie lumineuse moindre. Le produit, soluble dans l'eau, a une demi-vie courte et ne s'accumule pas dans les organes ou tissus tels que la peau, ce qui améliore la tolérance générale et réduit le risque de phototoxicité. L'efficacité et la tolérance de Tookad ont été démontrées chez l'animal. Les premiers résultats des études chez l'homme (phases I et II) vont dans le même sens.
La PDT présente des avantages très intéressants : elle est très peu invasive et peut être précisément ciblée ; elle peut être associée à d'autres traitements ; une seule session suffit.
Absence de toxicité systémique ou locale
Un autre avantage est l'absence de toxicité systémique ou locale (rein, rectum) et, dans tous les cas, l'urètre prostatique a été préservé. Il existe un effet-dose : on peut donc contrôler le volume tumoral détruit en fonction de la dose de photosensitiveur injecté (en mg par kg de poids) et de la quantité de lumière utilisée. Enfin, la méthode peut traiter des lésions jusqu'à 4 cm de diamètre. En fait, les caractéristiques de cette thérapie sont source d'un grand espoir dans le traitement des cancers de la prostate en échec après la radiothérapie, mais aussi peut-être dans l'avenir en première intention.
3e Consultation internationale sur le cancer de la prostate. Symposium satellite Steba Biotech avec la participation des Prs Brian C. Wilson (Toronto), Avigdor Scherz (Israël), John Trachtenberg (Toronto) et du Dr Fred Hetzel (Denver, Etats-Unis).
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