Des chercheurs de l'université Duke (Etats-Unis) ont mis au point un vaccin contre le cancer de la prostate à partir des propres cellules dendritiques des patients. Les résultats de l'essai clinique de phase I, qu'ils publient dans le « Journal of Clinical Investigations », sont encourageants : le vaccin est bien toléré et est capable de stimuler une réponse du système immunitaire dirigée contre la prolifération tumorale.
« Les patients ont bien supporté le vaccin car ce sont leurs propres cellules qui ont été utilisées pour ce vaccin spécifique pour chacun d'eux », affirme le Dr Johannes Vieweg (urologue, université de Duke).
Les cellules dendritiques sont des cellules sanguines assimilées aux macrophages dont le rôle est de fixer un antigène (virus, bactérie ou tumeur) et de le présenter aux lymphocytes T tueurs.
Le vaccin mis au point par le Dr Vieweg et son équipe consiste à introduire dans les cellules dendritiques d'une prostate tumorale, une information génétique, sous forme d'ARN, afin qu'elles expriment et produisent du PSA (antigène prostatique spécifique). Les cellules dendritiques, alors capables d'utiliser l'ARN pour produire et présenter le PSA aux cellules T, sont réinjectées aux patients par voie sous-cutanée. L'activation du système immunitaire est mesurée par l'augmentation des lymphocytes T et de la réponse PSA spécifique. L'essai a inclus 13 patients ayant un cancer de la prostate métastasé qui ont reçu trois doses croissantes du vaccin. Peu d'effets secondaires ont été constatés (à type de fièvre, de syndrome grippal ou d'inflammation au site d'injection).
Le but de l'étude n'était pas de mettre en évidence une régression de la tumeur ; mais de s'assurer qu'il existait bien une activation des cellules T dirigées contre les cellules tumorales. Cependant, chez 6 patients sur 7 (6 ayant dus être irradiés ou ont reçu un traitement susceptible de modifier le taux de PSA), il a été observé une réduction significative du taux de PSA. Chez 3 d'entre eux, le nombre de cellules tumorales circulantes a diminué.
Le Dr Vieweg estime par ailleurs que « ce travail réalisé pour le cancer de la prostate pourrait être appliqué à d'autres cancers ».
« Journal of Clinical Investigations », février 2002.
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