Les progrès de la recherche ont permis de mieux comprendre les mécanismes moléculaires impliqués dans le cancer de la prostate et de développer des produits dirigés contre des cibles moléculaires. L'une d'entre elles est l'endothéline 1 qui a trois fonctions biologiques majeures dans la progression du cancer : induction de mitoses des cellules cancéreuses et des cellules normales (son action sur des ostéoblastes favorisant la formation des métastases osseuses dans le cancer de la prostate), inhibition de l'apoptose et stimulation de l'angiogenèse. Comme l'explique le Pr Perry Nisen, (Laboratoires Abbott, Etats-Unis), c'est ce rôle clef de l'endothéline 1 dans la progression tumorale et la formation de métastases osseuses qui a motivé le développement d'un antagoniste puissant et sélectif du récepteur A de l'endothéline 1, l'atrasentan (Laboratoires Abbott), dans le traitement du cancer de la prostate réfractaire au traitement hormonal (1). L'atrasentan permet à la fois de freiner la progression tumorale, de réduire la survenue de nouvelles métastases osseuses et d'améliorer la qualité de vie des patients. Deux études de phase III sont actuellement en cours pour confirmer son efficacité.
Des ultrasons focalisés pour le cancer localisé
Près de 2 000 patients dans le monde et 600 en France ont bénéficié du traitement par ultrasons focalisés avec l'appareil Ablatherm, fruit d'une collaboration entre l'INSERM, les hospices civils de Lyon et la société Edap-Technomed. Cette technique est destinée au traitement des cancers localisés de la prostate, chez des patients qui ne peuvent ou ne veulent pas subir une intervention chirurgicale. En cas d'échec, un traitement de seconde ligne est toujours possible : nouvelle séance d'ultrasons, radiothérapie externe, voire chirurgie. D'après l'expérience actuelle, Ablatherm permet de contrôler la maladie dans 75 % des cas après un premier traitement.
La thérapie photodynamique (PDT) fait appel à un agent « photosensibilisant », administré par voie orale ou intraveineuse, qui, inactif en lui-même, devient cytotoxique lorsqu'il est irradié par une source lumineuse de longueur d'onde déterminée.
De gros espoirs dans le traitement
Dans le cancer de la prostate, la PDT est proposée chez les patients en échec après la radiothérapie. La première génération de photosensibilisants issue de la famille des porphyrines avait pour inconvénient de provoquer une phototoxicité cutanée et de nécessiter de grandes quantités de lumière. Il existe désormais de nouveaux produits qui permettent de traiter des tumeurs de plus gros volume tout en nécessitant moins d'énergie lumineuse. La PDT suscite donc de gros espoirs dans le traitement des cancers de la prostate après échec de la radiothérapie, voire, dans l'avenir, en traitement de première intention.
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