Parmi les trois exigences qu'énonce le Plan cancer présenté par Jean-François Mattei le 24 mars dernier, figure la suivante : « Offrir à chaque malade la qualité de soins et l'accompagnement humain auxquels il a droit en accompagnant le malade et sa famille durant et après le traitement. »
C'est sur ce thème de l'amélioration et de l'humanisation de la prise en charge des patients atteints de cancer que s'est déroulée la dernière des rencontres parlementaires santé-société-entreprise, organisées à l'initiative des sénateurs Nicolas About et Claude Huriet et du député Denis Jacquat.
Aujourd'hui, la prise en charge du cancer ne se résume plus à une approche uniquement médicale et technique ; elle est aussi de nature psychosociale. Pourtant, plusieurs enquêtes ont révélé que seulement 7 % des patients ont eu un entretien avec un psychologue ou un psychiatre dans le centre où ils ont été traités, tandis que 9 % ont consulté en dehors du centre. Un quart des services ne dispose d'aucun psychologue ou psychiatre.
Un besoin inextinguible
Un des pivots de cette humanisation de la prise en charge est l'information livrée au patient sur sa pathologie. « Lorsqu'on s'intéresse au vécu des patientes atteintes de cancers gynécologiques ou mammaires, on constate un besoin inextinguible d'information », confirme le Dr Daniel Serin, président de la Société française de psycho-oncologie. L'enquête « Parcours de femme » menée par cette société a montré que 92 % des femmes affirment avoir été bien informées mais que 60 % ont recherché des informations complémentaires. Vers qui se tournent-elles alors ? En premier lieu vers la presse, qui bénéficie d'une grande crédibilité dans ce domaine, vers Internet, vers les associations et les organisations de lutte contre le cancer et vers les autres malades. « Les associations jouent un rôle de tiers entre les soignants et les soignés ; c'est une sorte d'espace transitionnel où peut se transmettre de l'information », explique Nicole Alby, présidente de l'association Europa Donna. Le Pr Henri Pujol explique que la Ligue nationale contre le cancer, qu'il préside, « n'est pas une association de malades au sens strict du terme. On est passé d'une assistance économique à une action en partenariat avec les malades : que veulent-ils, comment veulent-ils que les choses évoluent, comment les aider ? »
Psychologie et sociologie
Une meilleure information des malades passe aussi par l'interdisciplinarité. « Il ne faut pas que les soignants pensent que la psychologie et la sociologie sont des succédanés. L'information fait partie du soin », plaide le Pr Pujol. Le ministre de la Santé est venu assister à la fin des travaux de cette journée. « Le Plan cancer nous rappelle que dans tout problème de santé publique il doit y avoir une démarche de dépistage, de prévention et d'éducation », a conclu Jean-François Mattei en écho aux interventions de la journée.
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