Comment améliorer la politique de prévention, une des traditions les plus vivaces du mouvement mutualiste ? Mais aussi comment, pour une pathologie très fréquente, le cancer, « contribuer de façon efficace à une meilleure orientation des adhérents dans un système de soins opaque et compliqué » ?
Ces deux questions ont été entendues au premier forum régional organisé par la Mutualité française de Rhône-Alpes en présence de quelque 200 de ses administrateurs élus au sein des caisses locales et régionales d'assurance-maladie. En effet, la cancérologie fait partie, avec la réflexion sur la hausse de la consommation de médicaments et la prévention de l'alcoolisme, de ses trois priorités pour les prochaines années.
Inégalités
Depuis plus d'un an, un groupe de réflexion comprenant des cancérologues, des administrateurs mutualistes, des militants de la Ligue contre le cancer et des directeurs de structures sanitaires a planché sur le fonctionnement du système régional de soins en cancérologie, en évaluant ses points forts et ses manques. Son objectif ? Etayer de ses travaux la politique mutualiste en préfiguration au cours du forum. Restituées puis débattues, les conclusions du groupe ont d'abord rappelé des déficiences repérées depuis longtemps, notamment la rareté des lits de soins palliatifs et des registres départementaux du cancer. Mais en se fondant sur des études régionales et nationales, il a surtout stigmatisé les « inégalités persistantes » entre patients, autant dans l'accès aux traitements ( « Plus on approche de Lyon, meilleure est la prise en charge... ») que dans le constat de « l'hétérogénéité des pratiques ». Une hétérogénéité qui se retrouve jusque dans les évaluations médico-économiques des différentes filières. Pour une tumeur comparable au poumon, comment tolérer qu'un patient ardéchois ne bénéficie pas des mêmes chances de survie qu'un cadre supérieur grenoblois ? Comment veiller - depuis la prévention jusqu'à la stratégie thérapeutique en passant par le diagnostic - à ce que les montagnardes de Savoie victimes d'un cancer du sein puissent avoir accès à la même qualité de prise en charge que les patientes lyonnaises ?
Face à ces questions, la mutualité régionale, qui assure la complémentaire santé de plus de 3 millions de personnes, a décidé de passer à l'action par une série de réalisations concrètes, sur le terrain. Sa première démarche va être de mettre au point des documents d'information « faciles d'accès mais fiables et validés », dans un objectif de prévention. La deuxième va être la création d'outils d'information destinés à améliorer l'orientation du malade, pour qu'il parvienne à « se repérer correctement dans le dédale des établissements et filières spécialisés ».
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