Cancer gastrique : l'infection à Helicobacter pylori est un facteur de risque confirmé

Publié le 02/01/2002

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Depuis la mise en évidence de l'infection par Helicobacter pylori (HP), plusieurs études cas-témoins avaient déjà suggéré le lien entre la présence de la bactérie et le cancer de l'estomac. Mais l'association n'était pas significative, peut-être en raison d'un nombre important de faux négatifs, le dépistage ayant été réalisé à l'aide d'une seule méthode de détection. Les résultats d'une étude japonaise publiée en septembre dans le « NEJM » ne sont donc pas une surprise, mais une confirmation : la présence de HP est bien un facteur de risque de cancer gastrique. En effet, sur les 1 500 patients souffrant de dyspepsie et suivis pendant huit ans en moyenne, seuls les porteurs de la bactérie ont développé un cancer. Le suivi endoscopique des 1 246 patients testés « positifs » à l'aide de trois méthodes (histologie, sérologie et test uréase rapide) a révélé un développement tumoral gastrique (absent à l'inclusion) chez 3 % d'entre eux. La présence d'une métaplasie intestinale ou d'une atrophie gastrique sévère à l'inclusion était un facteur de risque déterminant. A noter également que les patients souffrant de dyspepsie non ulcéreuse étaient plus à risque que les ulcéreux gastriques (4,7 % vs 3 %), les ulcéreux duodénaux étant, quant à eux, épargnés. Le résultat le plus important de l'étude concerne le sous-groupe des 253 patients chez qui HP a été éradiqué après inclusion et dont aucun n'a développé une néoplasie. Certes, le petit nombre de sujets ne permet pas encore de prouver que l'éradication de la bactérie prévient la survenue du cancer gastrique mais, si d'autres études le confirment, les indications du dépistage/traitement de Helicobacter pourraient être élargies.

Dr P. C.