Au terme du suivi de cinq ans de l'étude menée par des équipes américaines (dont le premier signataire est John MacDonald, New York), les médianes de survie d'adénocarcinomes gastriques ou gastro-sophagiens opérés et à haut risque de récidive ont été comparées. Les résultats montrent des chiffres de trente-six mois dans un groupe ayant été traité par une radiochimiothérapie postopératoire et de vingt-sept mois dans celui n'ayant eu qu'un traitement chirurgical classique. Dans le groupe traité par la seule chirurgie, le risque relatif de décès est de 1,35 (p = 0,005) et celui de rechute est de 1,52 (p < ,001).
Ces chiffres témoignent d'un progrès non négligeable constitué par la radiochimiothérapie adjuvante postopératoire, la seule approche thérapeutique validée jusqu'ici, dans le cas des adénocarcinomes gastriques ou so-gastriques avancés, tumeurs dotées d'une propension importante à la récidive après résection gastrique.
Les chiffres publiés par le National Cancer Data Base américain sont éloquents à cet égard. Parmi 50 169 patients ayant eu une gastrectomie entre 1985 et 1996, le taux de survie à dix ans est de 65 % dans le groupe où la tumeur reste confinée à la seule muqueuse gastrique ; il varie entre 3 et 42 % en fonction de l'extension de la maladie.
Des résultats dans les cancers non résécables
Les essais ponctuels de radiothérapie régionale ont montré que cette approche pouvait améliorer déjà quelque peu les résultats, même si cela reste limité (la plupart des récidives débutent à partir des structures lymphatiques de proximité). Par ailleurs, l'usage du fluorouracile ajouté à l'irradiation donne des résultats dans les cas de cancer non resécables. D'où l'idée d'associer les deux après la chirurgie dans les cas de cancers avancés.
C'est ainsi que dans un groupe de 556 patients ayant eu une résection gastrique après un adénome gastrique ou sogastrique, 275 patients ont été assignés au hasard à un traitement adjuvant consistant en du fluorouracile (425 mg par mètre carré/j) plus de la leucovorine (20 mg par mètre carré/j) pendant cinq jours, suivi d'une irradiation de 4 500 Gy, fractionnés à raison de cinq jours par semaine pendant cinq semaines. Ensuite, un mois après la fin de la radiothérapie, deux cycles de cinq jours de fluorouracile, associé à la leucovorine, ont été donnés en un mois.
Trois patients sont décédés des suites des effets toxiques du traitement adjuvant (soit 1 %). Une toxicité de grade 3 (hématologique et gastro-intestinale principalement) a été constatée chez 41 % des patients et de grade 4 chez 32 %.
Les résultats analytiques montrent que la durée de la survie sans rechute est de trente mois dans la groupe sous radiochimiothérapie et de dix-neuf mois dans celui sous chirurgie.
Rechute,localisations à distance
La récurrence a été locale chez 19 % et 29 % des patients respectivement de ces deux groupes. Une rechute régionale, principalement sous la forme d'une carcinose abdominale, est observée chez 65 % des sujets sous radiochimiothérapie adjuvante et 72 % dans le cas de la seule chirurgie. Et les localisations à distance sont survenues plus fréquemment dans le groupe sous radiochimiothérapie : 33 % contre 18 % (ce qui pourrait être biaisé par un défaut de données sur les sites concernés).
« New England Journal of Medicine », vol. 345, n° 10, 6 septembre 2001, pp.725-729.
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