Au cours de la Conférence européenne sur le cancer*, une conférence de presse des Laboratoires Aventis a été l'occasion de souligner l'efficacité du docétaxel (Taxotère) dans le traitement du cancer du sein métastatique, en termes de réduction du volume tumoral et d'allongement de l'espérance de vie.
Au cours de cette conférence de presse ont été présentés les résultats d'une étude clinique conduite entre 1994 et 2001 dans plusieurs centres américains, et dont l'investigateur principal était le Pr M. Radvin (San Antonio, Etats-Unis).
Dans ce travail, 449 patientes, ménopausées ou non, ont été enrôlées ; parmi elles, 338 ont pu être retenues pour l'évaluation.
Toutes ces femmes présentaient un cancer du sein métastatique ou localement avancé et avaient déjà été traitées par anthracyclines. Toutes ont reçu en monothérapie, toutes les trois semaines, à une posologie conforme aux recommandations de l'AMM, soit du docétaxel (n = 225) à la dose de 100 mg/m2, soit du paclitaxel (n = 224) à la dose de 175 mg/m2. Le traitement a été poursuivi jusqu'à la progression de la maladie.
La survie globale a été, en moyenne, de 15,4 mois dans le groupe docétaxel, contre 12,7 mois dans l'autre groupe. En outre, précise le Pr Radvin, une réduction plus importante du volume des tumeurs a été notée sous docétaxel.
Un gain en termes de survie
Le gain de survie observé, indique le Pr Radvin, « est l'objectif essentiel dans la prise en charge des patientes au stade métastatique du cancer du sein, ce résultat traduisant à la fois le taux élevé de réponses objectives et l'allongement de la durée de celles-ci ».
Pour le Pr Radvin, même si ce gain de survie semble modeste dans cette étude, le résultat, observé dans un contexte métastatique, se traduit « souvent par un gain, par un potentiel de guérison pour les patientes à un stade précoce du cancer du sein ». D'autres études sont en cours : elles comparent les deux médicaments chez des patientes atteintes d'un cancer du sein à un stade précoce ; des travaux portent sur le docétaxel en adjuvant d'autres traitements ; des résultats devraient être annoncés en décembre à San Antonio.
Si, dans cette étude, l'allongement de la durée de vie semble supérieur chez les femmes recevant le docétaxel, les effets indésirables ont été plus élevés chez ces patientes ; il s'agit notamment de neutropénies (93 % sous docétaxel ; 55 % dans l'autres groupe) et de neutropénies fébriles (14 % sous docétaxel ; 2 % dans l'autres groupe). Pour le Pr Jean-Pierre Lozt (hôpital Tenon, Paris), ce constat sur les effets indésirables n'entache pas les résultats prometteurs obtenus dans l'étude : les neutropénies, explique-t-il, constituent un effet secondaire que les cliniciens savent prendre en charge en pratique courante.
* Copenhague. ECCO 2003. Conférence de presse des Laboratoires Aventis.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature