« J' ETAIS, depuis quelque temps déjà, inquiète par la présence d'une "boule" dans l'un de mes seins, mais aucun médecin ne la prenait en considération, car une ponction réalisée sans contrôle échographique était passée à côté des cellules tumorales », explique Josette Rousselet-Blanc. « A l'occasion d'un reportage à l'Hôpital américain, je suis remontée au créneau en demandant une nouvelle mammographie que je suis allée montrer au Pr Claude Jasmin (hôpital Paul-Brousse, Villejuif). Là, le verdict tombe : cancer du sein de stade I, et les choses s'enchaînent : tumorectomie, chimio et radiothérapie jusqu'à l'arrêt du protocole de cure, qui est pour moi un soulagement. »
Période de mal-être et d'extrême fatigue
« J'ai le souvenir d'une période de mal-être et d'extrême fatigue plus que de souffrance réelle, car les équipes soignantes savent bien prendre en charge la douleur physique. Mais la psycho-oncologie est encore une spécialité quasi inexistante et j'ai, comme beaucoup d'autres femmes, fait face seule à mes problèmes. Pour information, on ne dénombre que quelques postes à temps partiel de psycho-oncologues dans le plus grand centre spécialisé de la région parisienne. J'ai donc commencé volontairement une psychothérapie que personne ne n'avait conseillée, alors que quelques entretiens peuvent déjà améliorer l'acceptation de la nouvelle image de soi. Il ne faut pas oublier que le cancer change l'appréhension de son image corporelle. La peau cartonnée, la perte des cheveux, voire l'ablation d'un sein, sont autant de stigmates qui font que vous n'êtes plus une femme normale. On sait d'ailleurs aujourd'hui que ce mal-être a des répercussions sur la vie de couple, comme le montre le grand nombre de divorces après les cancers.
« Nous militons pour le dépistage précoce »
« Depuis mon cancer du sein, explique Josette Rousselet-Blanc, je participe activement au Comité féminin de Paris pour le dépistage du cancer du sein, qui touche aujourd'hui une femme sur dix.
« Nous militons pour le dépistage précoce, seul garant d'une amélioration de la survie et d'une diminution de la souffrance des femmes. Une tumeur de moins de 10-12 mm est guérissable. Les femmes et tous les professionnels de santé devraient y être sensibilisés dès l'âge de 40 ans. Le dépistage de masse, organisé en France, concerne les femmes de 50 à 69 ans pour lesquelles une mammographie devrait être pratiquée tous les trois ans dans l'objectif de réduire la mortalité de 25 %. Du fait d'un manque d'information ou de communication, beaucoup de femmes le négligent, mais ces difficultés ne sont pas insurmontables. Nous avons opté pour le contact direct avec les femmes dans les grandes surfaces, les magasins, les montées d'immeubles pour atteindre nos objectifs. »
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