Les responsables de la campagne de dépistage du cancer du sein dans le Haut-Rhin espèrent que 60 % des 88 000 femmes âgées de 50 à 70 ans vivant dans le département participeront à l'opération. Ils vont renforcer leurs actions d'information et de communication pour parvenir à cet objectif.
Si la campagne du Haut-Rhin s'inscrit dans le cadre de la campagne nationale, elle est pilotée régionalement par l'Association pour le dépistage des maladies du sein (ADEMAS) qui, à partir de 1989, avait organisé dans le Bas-Rhin la première grande campagne de dépistage de ces cancers qu'ait jamais été mise en place en France. L'expérience de l'ADEMAS a largement contribué à préparer la campagne nationale, et, aujourd'hui, le Bas-Rhin enregistre des taux de participation des femmes à la campagne de 70 %, soit les plus élevés de France.
L'ADEMAS souhaite obtenir des résultats comparables dans le Haut-Rhin, où la campagne a commencé en octobre dernier*. Elle va faire l'objet de nouvelles actions de sensibilisation, directement auprès des femmes et auprès des médecins généralistes et des gynécologues, afin qu'ils incitent leurs patientes à y participer. Les femmes concernées peuvent se rendre chez le radiologue de leur choix, libéral ou hospitalier, qui réalisera deux clichés par sein, entièrement pris en charge par l'assurance-maladie. Après la première lecture du radiologue, tous les clichés sont ensuite relus par l'ADEMAS.
Comme le rappelle le Dr Roland Zech, radiologiste à Mulhouse et vice-président de l'association, la campagne du Bas-Rhin a permis de réaliser 278 000 examens et de dépister 1 100 cancers. Trente-cinq pour cent mesuraient moins d'un centimètre et 75 % ne présentaient pas de ganglions. Ainsi, un dépistage bien organisé permet d'espérer une baisse de 30 % de la mortalité par le cancer du sein. Le Haut-Rhin est l'un des départements les plus touchés et occupe la quatrième place pour cette affection, après le Calvados, le Bas-Rhin et l'Isère. Entre 1997 et 1999, 1 451 nouveaux cas de cancers du sein y ont été diagnostiqués.
* ADEMAS du Haut-Rhin, 4, rue Schlumberger, 68100 Mulhouse, tél. 03.89.32.72.52.
Les ambitions du Parlement européen
Le Parlement européen souhaite que l'Union européenne se dote de programmes spécifiques pour mieux prévenir, dépister et traiter les cancers du sein, afin de faire baisser la mortalité de 25 % d'ici à 2008.
En 2000, 216 000 femmes ont été touchées par ce cancer dans l'Union européenne, et 79 000 en sont mortes. Les taux de survie à cinq ans sont très variables d'un pays à l'autre : s'ils dépassent 80 % en France ou en Suède, ils n'atteignent pas 60 % dans les futurs Etats membres de l'UE. Même si l'incidence du cancer du sein progresse actuellement d'1,5 % par an, les campagnes de dépistage et l'amélioration des traitements, en particulier en Europe du Nord, ont permis de réduire de 25 % la mortalité chez les femmes jeunes et d'âge moyen. A l'inverse, la mortalité a augmenté dans les pays d'Europe méridionale et orientale.
Le Parlement souhaite donc que tous ces programmes soient étendus à l'ensemble de l'Europe, avec la mise en place dans tous les pays de campagnes de dépistages conformes aux recommandations établies par les réseaux de cancérologues européens, l'Europe contre le cancer et l'OMS. Ces orientations, à l'image de l'actuelle campagne de dépistage menée en France, préconisent le recours régulier aux mammographies pour toutes les femmes âgées de 50 à 69 ans, dans le respect de normes de qualité soigneusement définies.
Le Parlement plaide pour une meilleure prise en compte du bien-être physique et psychologique des femmes, que ce soit avant, pendant ou après les traitements.
Le rapport, réalisé à l'initiative du Parlement et présenté par la députée allemande Karin Jöns, devrait déboucher, à terme, sur l'élaboration, en coopération avec les autres organes de l'Union, de programmes permettant de réaliser les objectifs qu'il énonce.
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