Santé publique

Cancer du sein : la Ligue demande une « consultation de dépistage »

Publié le 12/10/2012
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Soucieuse d’augmenter le taux de participation au dépistage organisé du cancer du sein et de suppléer au manque d’information dont souffrent certaines femmes en situation de précarité, la Ligue contre le cancer souhaite renforcer le rôle du médecin traitant en proposant la création d’une « consultation de dépistage » lors de la première invitation.

En dépit des campagnes de sensibilisation, le taux de participation au dépistage du cancer du sein chez les femmes âgées de 50 à 74 ans stagne encore autour de 70 %, mais surtout il reste encore très inégal selon les régions, les origines et les classes sociales. Voici le constat en demi-teinte qui vient d’être dressé par la Ligue contre le cancer à l’occasion d’Octobre rose. En cause : un accès à l’information disparate et une absence de suivi, surtout pour les femmes en situation de précarité. « Aujourd’hui les femmes reçoivent une convocation pour une mammographie, ensuite, dans la plupart des cas, elles sont livrées à elles-mêmes, » dénonce un des représentants de la Ligue. Conséquence : 40 % des cancers du sein sont encore diagnostiqués à un stade tardif alors qu’un cancer du sein détecté à un stade précoce peut être guéri dans plus de 9 cas sur 10.

Répondre à toutes les questions

Pour garantir une « information éclairée », la Ligue souhaite donc renforcer le rôle du médecin traitant, dans le parcours du dépistage, à travers la mise en place d’une « consultation de dépistage » qui serait proposée aux femmes lors de l’envoi de la première invitation au dépistage organisé du cancer du sein, c’est-à-dire à 50 ans. « Associer le médecin traitant au dispositif permettrait de répondre à toutes les questions que les femmes peuvent se poser sur le dépistage du cancer du sein, et, par la même occasion, de les sensibiliser à d’autres types de dépistages comme celui du cancer du col de l’utérus ou du cancer colorectal », affirme la Ligue. En même temps, le généraliste, qui connaît l’histoire personnelle et les antécédents familiaux de ses patientes, pourrait agir comme un filtre et éviter que les femmes déjà suivies régulièrement se soumettent, en plus, au dépistage organisé. Mais surtout la Ligue espère, ainsi, tirer vers le haut le taux de participation au dépistage organisé du cancer du sein en expliquant de vive voix aux femmes, par l’intermédiaire des généralistes, les avantages de celui-ci par rapport au dépistage individuel : « un matériel performant et une double lecture de la mammographie, qui, seule, garantit la bonne appréciation du dépistage, sont assurés lors du dépistage organisé ». La Ligue compte enfin, par cette proposition, répondre aux souhaits de Marisol Touraine. Si la ministre de la Santé ne remet pas en cause la pertinence du dépistage, elle a néanmoins déclaré, à l’occasion du lancement d’Octobre rose, que chaque femme devait disposer de « toute l’information nécessaire » avant de se faire dépister.

Giulia Gandolfi, giulia.gandolfi@gpsante.fr

Source : lequotidiendumedecin.fr