Depuis quelques années, le cancer du sein fait l’objet de multiples polémiques. En particulier son dépistage qui « présenterait un risque supérieur au bénéfice que le patient pourrait en retirer », a d’emblée déploré Suzette Delaloge, de l’Institut Gustave-Roussy (IGR) de Villejuif. Avant de préciser que « d’éventuels surdiagnostics et autres irradiations demeuraient marginaux ».
Dépister au plus vite
Des risques qui semblent même mineurs au regard de l’épidémiologie. Car « le cancer du sein demeure un problème de santé publique important », a rappelé Patrick Arveux, épidémiologiste au centre Georges-François Leclerc de Dijon. Et pour cause. Avec 50 000 nouveaux cas et 12 000 décès chaque année en France, il s’agit du cancer le plus fréquent chez la femme. En particulier chez les femmes de plus de 60 ans.
D’où l’intérêt de dépister au plus vite. Depuis la mise en place du dépistage généralisé, le taux de survie des patientes souffrant d’un cancer du sein a d’ailleurs fortement augmenté. Le dépistage généralisé ne saurait toutefois être considéré comme la seule raison d’amélioration. « L’amélioration de la prise en charge et l’apparition de thérapeutiques nouvelles ont également participé à l’amélioration de la survie », précise Patrick Arveux.
Inégalités
Un point de vue partagé par Zahida Brixi, coordonnatrice du dépistage des cancers dans le Val-de-Marne. Un dépistage qui, « dans ce département, atteint les 70 % grâce à cette spécificité française qu’est le dépistage individuel ». Mais ce taux global dissimule aussi d’importantes disparités, puisque dans certains quartiers à peine 60 % de la population concernée est dépistée.
D’où l’intérêt de continuer à promouvoir ce dépistage organisé. Et Philippe Arniel, de l’IGR, d’expliquer : « Les populations défavorisées, comme les artisans et travailleurs indépendants ou encore les femmes vivant en milieu rural ne songent pas au dépistage du cancer du sein. » Conclusion : il faut encore étendre le dépistage généralisé pour espérer améliorer la prévention du cancer du sein.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature