« C'est une nouvelle potentiellement importante car de nouveaux médicaments ont été développés, qui bloquent la voie EGFR », déclare le Dr Thomas Buchholz, oncologue au centre du cancer M. D. Anderson à l'université du Texas de Houston. « Il faut souligner toutefois que c'est une petite étude ; aussi ces résultats doivent être répliqués. » Un des agents inhibant la voie EGFR, le gefitinib (Iressa), sera bientôt étudié dans une étude multicentrique américaine (15 centres) en combinaison avec un traitement antiestrogénique, l'anastrozole (Arimidex), un inhibiteur de l'aromatase qui bloque la production d'estrogène. Cette étude, la première étude randomisée qui évalue la combinaison d'Iressa et d'Arimidex, portera sur 175 femmes ménopausées atteintes d'un cancer du sein métastasé positif pour le récepteur des estrogènes.
L'EGFR, ou récepteur du facteur de croissance épidermique, est un récepteur de croissance dont la présence a été associée dans des cancers solides à une évolution plus agressive, mais son rôle n'est pas bien connu dans le cancer du sein.
Buchholz et coll. ont évalué l'expression de l'EGFR dans les échantillons de tissu préservés de 82 patientes affectées d'un cancer du sein localement avancé, qui ont participé à une étude de chimiothérapie néoadjuvante entre 1989 et 1996 (évaluation de la chimiothérapie avant traitement chirurgical).
L'expression de l'EGFR a été trouvée positive chez 16 % des patientes et négative chez 84 % des patientes.
Ils ont ensuite cherché à savoir si l'expression est corrélée à la survie.
Résultat : les patientes ayant une tumeur EGFR-positive se révèlent avoir une moins bonne survie. Leur taux de survie sans maladie à neuf ans est de 43 %, comparé à 58 % chez les patientes avec une tumeur EGFR-négative, et leur taux de survie globale est de 43 % comparé à 60 %.
« C'est une petite étude, mais nous pouvons voir clairement que l'expression EGFR est corrélée à la survie », déclare le Dr Buchholz. « Cela est relativement surprenant, car l'EGFR n'a pas été bien étudié dans le cancer du sein et ces données suggèrent qu'il pourrait avoir une importance pronostique. »
L'exemple du récepteur Her2
On connaît mieux l'importance de l'expression de Her2, un autre récepteur du facteur de croissance épidermique de la même famille que l'EGFR. L'expression du gène de Her2 est positive dans 30 % des cancers du sein, et est associée à un cancer plus agressif. L'herceptine, un inhibiteur de Her-2, a été la première thérapie ciblée pour le cancer du sein approuvée par la FDA.
Citant l'exemple de l'herceptine, le Dr Massimo Cristofanilli, qui conduira l'étude multicentrique d'Iressa et d'Arimidex dans le cancer du sein avancé, pense que l'Iressa se révélera bénéfique car « de nombreuses données indiquent l'importance de la famille du récepteur EGF pour la progression du cancer du sein et la résistance hormonale ».
Congrès sur le cancer du sein de San Antonio.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature