G UERIR le cancer sans mutilation cela devient possible. En effet, des progrès spectaculaires ont été faits grâce à l'élaboration de protocoles de soins pluridisciplinaires et parfaitement ciblés. La chirurgie devient moins invasive, la radiothérapie se modernise et la chimiothérapie se combine à l'irradiation.
La plupart des traitements conservateurs combinent une chirurgie limitée qui préserve l'organe malade, précédée ou suivie d'une radiothérapie dont le but est de détruire les cellules cancéreuses que l'exérèse limitée de la tumeur peut avoir laissées en place.
Il y a trente ans, 70 % des cancers du rectum étaient traités par la chirurgie et la réalisation d'une colostomie définitive. La mortalité opératoire était proche de 10 %. Environ un malade sur trois présentait une rechute locale et le taux de survie à cinq ans ne dépassait pas 50 %.
Taux de rechute voisin de 10 %
Grâce à la radiothérapie, à l'amélioration des techniques de chirurgie et à l'apport de l'échographie endorectale dans le diagnostic et l'évaluation très précise de la tumeur, le taux de conservation du sphincter ano-rectal est passé à 70 %. Le taux de rechute du cancer est voisin de 10 % et la taux de survie à cinq ans atteint 65 %. La radiothérapie préopératoire, suivie d'un repos de cinq semaines avant la chirurgie, augmente les chances d'une conservation sphinctérienne sans risque sur le contrôle local et la survie à long terme. La radiothérapie de contact (grâce à l'insertion d'un tube radioactif à l'intérieur du rectum) permet de guérir des cancers sans mutilation, en l'associant à une exérèse locale de la tumeur par voie endo-anale ou en la combinant à une radiothérapie externe et à une curiethérapie chez les personnes âgées inopérables. L'association de cures de chimiothérapie à la radiothérapie semble très prometteuse. Des essais sont faits avec l'oxaliplatine.
Les techniques de chirurgie s'améliorent. La chirurgie moderne avec exérèse de tous les tissus rectaux se développe. Parfois, elle peut être moins invasive, puisque, dans certains cas, il est possible par voie endoscopique d'enlever de petites lésions rectales en voie de dégénérescence.
D'autres recherches sont en cours et la connaissance du génome permettra, peut-être, en identifiant des cancers différents, de mettre au point des traitements adaptés. Plus que jamais, la prévention garde son importance. Le dépistage très précoce reste le principal facteur de l'augmentation des chances de guérison.
D'après une conférence de presse du Pr J.-P. Gérard (hôpital Lyon-Sud) lors du 2e Symposium international sur « Les traitements non mutilants du cancer du rectum ».
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