De notre correspondant
L'étude porte sur une cohorte de 500 000 adultes, recrutés en 1982 par l'American Cancer Society pour établir des procédures de prévention. Les chercheurs ont examiné les dossiers médicaux de ces sujets et les ont comparés à la qualité de l'air mesurée dans la centaine de villes où ils vivent.
Ils affirment, au vu des résultats, que les sujets exposés à l'atmosphère polluée des villes ont un risque augmenté de 16 à 24 % par rapport aux personnes du milieu rural qui ne fument pas et ne sont pas exposées au tabagisme passif. En fait, selon les chercheurs, l'air pollué des villes est aussi dangereux pour les poumons que la fumée de cigarette. « Cette étude nous apporte la meilleure preuve épidémiologique que la pollution atmosphérique peut entraîner des décès par cancer du poumon », déclare le Dr Allen Dearry, du National Institute of Environmental Health Sciences, qui a financé l'étude. Le Dr Dearry a précisé qu'il ne s'agissait pas de comparer le degré de pollution de l'atmosphère des plus grandes cités américaines, mais d'observer l'impact sur la santé des particules émises par l'activité industrielle (en particulier les centrales électriques et les usines fonctionnant au charbon) ou les automobiles.
Les chercheurs ont inclus dans leur étude les autres facteurs de risque de cancer du poumon : tabagisme, poids, activité et alimentation. Les taux de cancers du poumon ont été comparés aux niveaux moyens de pollution, calculés en microgrammes par mètre cube d'air. Pour chaque augmentation de la pollution de 10 μg, ils ont constaté une hausse de 8 % du nombre de décès dus au cancer du poumon.
Une limite de 15ug
Lorsque l'étude a été lancée en 1982, le taux de pollution de l'atmosphère dans les cités atteignait des niveaux moyens de l'ordre de 25 à 30 μg de particules par mètre cube d'air, ce qui se traduisait par un risque de décès par cancer du poumon accru de 20 %. L'agence pour la protection de l'environnement (EPA) a fixé une limite de 15 μg par mètre cube et inclus dans les particules polluantes celles qui ne dépasse pas 2,5 μm, soit un vingt-huitième de l'épaisseur d'un cheveu humain. Cette règle a été contestée par les industriels devant la justice en 1997, mais la Cour suprême a avalisé les critères de l'EPA.
« JAMA » du 6 mars 2002
http : jama.ama-assn.org
EPA : http : //www.epa.gov
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