LE TRAVAIL de l’équipe dirigée par Chih-Yi Chen (China Medical University de Taïwan), donne en effet des indices en faveur d’un accroissement notable du risque de cancer pulmonaire incident chez les patients souffrant d’une tuberculose préexistante. Les résultats indiquent un risque quasiment 11 fois plus élevé chez les patients tuberculeux de développer un cancer pulmonaire comparativement aux non tuberculeux.
Les observateurs ont choisi au hasard un million de personnes dans la base de données de l’assurance-maladie en Chine. Les patients présentant déjà un cancer pulmonaire à l’inclusion ont été écartés. Un groupe de 4 480 patients de plus de 20 ans, chez qui une tuberculose avait été diagnostiquée entre 1998 et 2000, a été identifié en tant que groupe exposé ; il a été comparé à la cohorte des quelque 712 392 personnes exemptes de tuberculose.
Ces deux groupes ont été suivis à partir de 2001 pendant huit ans pour la majorité d’entre eux et plus pour certains membres. Les résultats montrent que les patients présentant une tuberculose ont un risque 10,9 fois plus important de développer un cancer pulmonaire que les non-tuberculeux (26,3 versus 2,41 pour 10 000 années personnes). La mortalité est aussi plus élevée chez les patients tuberculeux que chez les autres (51,1 versus 8,2 pour 10 000 années personnes).
Selon les auteurs, ce risque est susceptible d’être encore accru en cas de comorbidité. « Il pourrait être de 16 % plus élevé chez les patients souffrant de BPCO. »
« Nos résultats suggèrent qu’il serait sans doute opportun de rechercher le cancer pulmonaire lors des campagnes de dépistage de la tuberculose », concluent Chih-Yi Chen et coll.
« Journal of Thoracic Oncology », 1er janvier 2011.
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