L'histoire naturelle d'une hépatite B chronique acquise précocement dans la vie comporte trois phases. Première phase : réplication virale active, avec positivité AgHBe. Deuxième phase : clairance immunitaire ; apparition d'anticorps anti-HBe et rémission clinique. Troisième phase : positivité AgHBs, négativité AgHBe.
Une positivité AgHBe indique habituellement une réplication active du virus B. La perte de la détection de l'AgHBe et l'apparition d'anticorps anti-AgHBe ont été utilisés pour évaluer l'efficacité de nombreux agents, y compris la lamivudine et l'interféron. Toutefois, le rôle de la positivité AgHBe dans la prédiction d'un carcinome hépatocellulaire reste non concluant. C'est dire tout l'intérêt d'une étude réalisée à Taïwan (inclusions en 1991 et 1992) auprès de 11 893 hommes de 30 à 65 ans, ne présentant pas, à l'entrée dans l'étude, de signe de carcinome hépatocellulaire.
Antigène HBs et antigène HBe
Sur des échantillons sanguins prélevés à l'inclusion, on a recherché AgHBs et AgHBe.
Sur un suivi total de 92 359 personnes-années, on a dénombré 111 cas de carcinome hépatocellulaire. Le taux d'incidence pour le carcinome hépatocellulaire a été de : 1 169 cas pour 100 000 personnes-années parmi les hommes qui étaient positifs à la fois pour l'AgHBs et l'AgHBe ; de 324 pour 100 000 personnes-années pour ceux qui étaient positifs seulement pour l'AgHBs ; et de 39 pour 100 000 personnes-années pour ceux qui étaient négatifs à la fois pour l'AgHBs et l'AgHBe.
Après ajustement pour l'âge, le sexe, la présence ou l'absence d'anticorps contre le virus de l'hépatite C, le statut vis-à-vis du tabac, la consommation ou non d'alcool, le risque relatif de carcinome hépato-cellulaire était de 9,6 chez les hommes ayant une positivité AgHBs seule et de 60,2 pour ceux qui étaient positifs à la fois pour l'AgHBs et l'AgHBe, cela par rapport aux hommes qui étaient négatifs pour les deux.
« La positivité pour l'AgHBe est associée à un risque accru de carcinome hépatocellulaire », concluent les auteurs.
« Hwai-I Yang et coll. « New England Journal of Medicine » du 18 juillet 2002, pp. 168-174 et éditorial pp. 208-210.
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