L'herpès simplex virus de type 2 (HSV2) pourrait être le complice du papillomavirus (HPV) dans l'apparition du cancer du col utérin. Ce dernier, comme le rappelle un travail paraissant aujourd'hui dans le « Journal of the National Cancer Institute », est considéré comme le principal responsable du cancer cervical. D'autres facteurs sembleraient favoriser son action cancérogène, notamment : le tabagisme, le nombre de naissances d'enfants vivants, la durée de la contraception orale et les MST (dont celles par le HSV).
A partir d'une étude internationale cas-contrôle, menée dans sept pays, Jennifer S. Smith et coll., de l'Agence internationale de recherche sur le cancer, ont examiné des prélèvements sanguins et cervicaux de 1 263 femmes atteintes d'un cancer du col et de 1 117 femmes indemnes. Ils y ont recherché les présence d'ADN du HPV, d'anticorps anti-HSV2 (témoins d'infection ancienne), ainsi que d'autres cofacteurs du cancer du col.
Les auteurs ont mis en évidence des anticorps anti-HSV2 chez 44,4 % des femmes atteintes d'un carcinome à cellules squameuses et chez 43,8 % de celles porteuses d'un cancer invasif (adénocarcinome ou carcinome adéno-squameux). En revanche, les anticorps n'étaient présent que chez 25,6 % des femmes indemnes.
Un rôle qui reste modeste
Quant à l'ADN du papillomavirus, il était présent dans 94,8 % des carcinomes à cellules squameuses et 90,5 % des carcinomes invasifs. Il n'existait que chez 14,7 % des témoins. En conclusion, chez les femmes porteuses d'un HPV, une infection ancienne par HSV2 multiplie le risque de carcinome à cellules squameuses par plus de 2 et de certains cancers invasifs par plus de 3.
Une explication plausible à ce phénomène repose sur le déclenchement d'une réponse inflammatoire par l'HSV2, responsable de l'apparition de radicaux libres endommageant l'ADN. Les auteurs précisent toutefois que l'action de l'herpès virus demeure modeste par rapport à celle de l'HPV.
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