Le dépistage du cancer de la prostate est-il en passe de connaître un second souffle ? Plusieurs études présentées lors du récent Congrès européen d’urologie (EAU, Londres, 24-28 mars 2017) laissent en tout cas espérer de nouveaux moyens pour affiner les stratégies de dépistage et limiter l’écueil du surdiagnostic et du surtraitement.
Les promesses de la piste génétique
Ces dernières années, plusieurs études ont confirmé l’intérêt de la piste génétique avec plus d’une centaine de mutations mises en évidence. Mais la plupart d’entre elles ne sont présentes que chez un petit nombre de patients et ne permettent pas de repérer spécifiquement les formes agressives.
Il semble en être autrement pour les mutations identifiées par A. R. Zlotta et al. (Toronto). Ces chercheurs se sont concentrés sur la région « Kallikrein » du chromosome 19 connue pour son lien avec le cancer de la prostate. Ils ont passé au crible cette portion chromosomique chez 1 858 patients atteints d’un cancer de prostate agressif (score de Gleason > 8) issus des cohortes ERSPC et PLCO. Ce travail leur a permis d’identifier certaines variantes du gène Kallikrein 6 (KL6), fortement associées à un cancer de la prostate plus agressif et retrouvé chez 6 à 14 % des hommes concernés. « Ce qui en fait l’un des gènes les plus communs, sinon le plus courant jamais associé à un cancer agressif de la prostate », se félicite le Dr Zlotta. La présence de ces mutations était aussi très prédictive du risque de rechute. Si la recherche de ces mutations relève encore de l’expérimental, à terme, leur identification, via un test validé, pourrait aider à poser l’indication de biopsie chez des sujets au PSA élevé. « Cela signifie aussi que nous pouvons commencer à entrevoir des stratégies de dépistage optimisées pour les hommes à risque, comme ceux ayant par exemple des antécédents familiaux de cancer prostatique », espère le Dr Zlotta.
Le potentiel de l’IRM prostatique se confirme
L’IRM prostatique suscite aussi de nombreux espoirs et pourrait changer « l’équation du dépistage », selon A. Alberts et al. Ces auteurs ont comparé les performances de la biopsie échoguidée (6 et 12 carottes) à celles de l’IRM chez 355 patients de la cohorte néerlandaise ERSPC ayant un PSA ≥ 3 ng/ml. Chez ces patients, l’IRM (suivie de de biopsies en cas d’anomalies) a fait aussi bien que la biopsie d’emblée en termes de détection des cancers agressifs. En revanche, l’IRM a permis de diminuer de 70 % le recours à la biopsie et de 50 % le dépistage de cancers « insignifiants » (cancers de bas grade). « Cela signifie que le dépistage du cancer de la prostate fondé sur l’IRM +/-biopsie a un meilleur rapport bénéfice/risque qu’une stratégie reposant sur la réalisation de biopsie. » D’autres études présentées lors du congrès vont dans le même sens, tout comme l’étude Promis publiée en janvier dans le Lancet.
Cependant, « maintenant, que nous avons montré que le dépistage avec l’IRM a du potentiel, nous avons besoin d’autres études réalisées dans un véritable cadre de dépistage, afin de préciser ces données et de mieux cerner les coûts, nuance le Dr Alberts. Un dépistage du cancer de la prostate par IRM sera plus coûteux que l’approche actuelle, et nous devons décider si cela en vaut la peine ».Autre bémol, comme l’a rappelé le Pr Jochen Walz (Marseille), la performance de l’IRM de dépistage, comme celle de la mammographie, reste fonction du radiologue et demande une expertise. En outre, la disponibilité des appareils d’IRM reste une vraie question nécessitant d’autres analyses réalistes, avant que l’approche ci-dessus puisse être recommandée en routine.
un antibiogramme en Moins de six heures !
Alors qu’il faut aujourd’hui 2 jours pour réaliser un antibiogramme, une équipe israélienne se fait fort de réduire ce temps à quelques heures à peine. Pour cela, les chercheurs ont développé un prototype de plaque en silicone contenant des centaines de puits eux-mêmes revêtus d’un réseau de microsillons qui permet de piéger efficacement les bactéries. Une fois les micro-organismes « englués » dans ces puits, les techniciens ajoutent un antibiotique différent dans chaque puits et à diverses concentrations. Grâce à une méthode de spectroscopie fondée sur la réflexion de la lumière, les spécialistes peuvent surveiller la croissance des pathogènes en temps réel ainsi que leur réponse au médicament.
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