Afin d'accélérer le processus conduisant à la commercialisation de nouveaux médicaments permettant de lutter contre le cancer, l'Institut Curie et la société de biotechnologie Hybrigenics ont décidé de travailler ensemble. Cette collaboration est soutenue financièrement par le programme GenHomme, un réseau national de recherche et d'innovation technologique créé à l'instigation des ministères de la Recherche et de l'Industrie. L'ambition de GenHomme est de favoriser la collaboration entre la recherche publique et la recherche privée afin de valoriser les connaissances acquises au sujet du génome humain.
Le programme de recherche commun à l'Institut Curie et à Hybrigenics concerne l'étude des protéines impliquées dans la cancérogenèse. Il est coordonné par le Dr Jacques Camonis, chercheur à l'Institut Curie, cofondateur et membre du conseil scientifique d'Hybrigenics. L'alliance de l'expertise des chercheurs de l'Institut Curie en matière de cancer et des outils technologiques et informatiques développés par Hybrigenics va permettre de progresser rapidement vers l'identification de nouvelles cibles thérapeutiques et de drogues capables de bloquer le développement des cancers.
Cette collaboration, lancée il y a 3 ans et qualifiée de « très fructueuse » par le P-DG d'Hybrigenics Donny Strosberg, a déjà conduit au dépôt de six brevets qui sont la propriété commune d'Hybrigenics et de Curie.
Interactions des protéines
Concrètement, le plateau technique d'Hybrigenics permet d'accéder à la connaissance quasi exhaustive des interactions entre des protéines connues pour jouer un rôle dans les mécanismes conduisant au développement d'une tumeur et les autres protéines humaines. Parmi ces nombreuses interactions, les chercheurs de l'Institut Curie identifient celles qui apparaissent comme les meilleures cibles pour des stratégies thérapeutiques anticancers. Le choix de ces cibles une fois validé chez Hybrigenics, des drogues capables de détruire ces interactions sont recherchées à l'aide d'outils bio-informatiques et de la chimiothèque de l'Institut Curie, qui contient actuellement plus de 6 700 drogues aux effets divers. Ce programme de recherche profite également de l'importante collection de tissus tumoraux (la « tumorothèque ») dont dispose l'Institut Curie.
Comme le soulignent le Pr Claude Huriet, président de l'Institut Curie, et Daniel Louvard, directeur de la section recherche, cette collaboration s'inscrit dans la politique de Curie visant à inciter les chercheurs à valoriser leurs résultats en établissant un partenariat étroit avec des sociétés privées.
Ce programme de recherche vient d'être doté par le ministère de l'Industrie, dans le cadre du réseau GenHomme, d'un financement de 2,4 millions d'euros pour trois ans. Nicole Fontaine, ministre déléguée à l'Industrie, affirme ainsi sa volonté d'encourager le « dynamisme innovateur » de telles initiatives, permettant de renforcer la synergie entre la recherche publique et la recherche privée.
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