L A plupart des chimiothérapies dans le cancer colorectal sont fondés sur les fluoropyrimidines, dont le 5-fluorouracil (5-FU) est le représentant principal. Cependant, n'ayant pas d'action spécifique, cet agent détruit aussi bien les cellules saines que les cellules tumorales, et entraîne des effets indésirables délétères.
L'originalité de Xeloda est son action ciblée sur la tumeur : il délivre une plus grande quantité de 5-FU, dans la tumeur que dans les tissus sains. Cette approche ciblée repose sur l'activation d'une enzyme, la thymidyne phosphorylase (TP), qui est présente à des concentrations plus élevées dans le tissu tumoral que dans les tissus sains.
Dans le cadre de la 3e conférence internationale « Perpectives in Colorectal Cancer », le Pr Jim Cassidy (Aberdeen) a déclaré que « Xeloda représente un tournant important dans le traitement du cancer colorectal ».
Taux de réponse tumorale
Des études cliniques à grande échelle, incluant plusieurs milliers de patients, montrent que Xeloda par voie orale entraîne un taux de réponse tumorale supérieur (26 % contre 17 %) au traitement standard par voie I. V., associant 5-FU et leucovorine (LV), en traitement de première intention du cancer colorectal métastatique. La différence est plus forte chez les patients ayant préalablement reçu une chimiothérapie adjuvante (21 % pour Xeloda contre 9 % pour 5-FU/LV en I. V. « Ces résultats font de Xeloda une monothérapie efficace », précise le Pr Cassidy.
Le délai de progression de la maladie et la survie sont au moins équivalents à ceux enregistrés sous 5FU/LV en I. V.
Xeloda possède un profil de sécurité favorable, avec diminution de l'incidence des diarrhées, des ulcères buccaux, des nausées, de l'alopécie et des neutropénies, avec réduction significative des infections et des fièvres neutropéniques. Le nombre d'hospitalisations pour effets indésirables est moindre.
Pour le Pr Chris Twelve (Glasgow), « Xeloda, par rapport au traitement 5FU/LV en I.V., offre un meilleur confort aux patients en réduisant les hospitalisations imposées par les injections I.V. et par les effets indésirables. Cette administration par voie orale de Xeloda et son profil favorable en matière de tolérancese traduit par un réel bénéfice en termes de qualité de vie pour les patients, mais aussi par des économies importantes pour le système de santé. »
La voie orale est de loin la voie préférée des patients (92 %) quand l'efficacité n'est pas compromise. Julia K., atteinte d'un cancer colorectal diagnostiqué il y a quatre ans, témoigne : « Grâce à cette nouvelle chimiothérapie par voie orale, je me suis sentie renaître. Sous chimiothérapie intraveineuse, j'étais à peine capable de prendre une tasse de thé. Avec Xeloda, je peux promener quotidiennement mes chiens sur quelques kilomètres, m'occuper de mon petit-fils. Aujourd'hui, je m'attache à vivre pleinement au lieu de me contenter d'exister. »
On étudie la possibilité d'associer Xeloda avec d'autres produits (oxaliplatine et l'irinotécan), et la radiothérapie. Les résultats préliminaires « donnent à penser que ces traitements combinés témoignent d'une activité antitumorale et d'une tolérance prometteuses chez les patients atteints d'un cancer colorectal métastatique ». Une étude effectuée sur un très petit nombre de patients atteints d'un cancer du rectum, associant Xeloda et radiothérapie, montre, chez la plupart, une régression du cancer rectal, et, chez l'un d'entre eux, la disparition totale de la tumeur (Dunst et al. ASCO, mai 2001).
Xeloda est homologué dans environ trente pays en monothérapie pour le cancer colorectal métastasé, notamment dans toute l'Union Européenne, aux Etats-Unis, en Australie, au Canada, au Brésil, en Suisse... Disponible en comprimés à 150 mg et 500 mg, il est administré par voie orale à raison de 1 250 mg/m2, deux fois par jour pendant deux semaines, suivies d'une pause d'une semaine. Les prises de Xeloda sont espacées de douze heures environ, trente minutes suivant la fin d'un repas. Les comprimés sont pris avec de l'eau.
Dublin. 3e conférence internationale « Perspectives in Colorectal Cancer ». Symposium et atelier des Laboratoires Roche, avec la participation des Prs Jim Cassidy (Aberdeen, Royaume-Uni), H. J. Schmoll (Halle, Allemagne), des Drs Chris Twelve (Glasgow, Ecosse), Jean Maroun (Ottawa, Canada).
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