Campagnes

Publié le 15/06/2012
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« Nous avons besoin de tous ! » C’est le président lui-même qui a lancé mardi cette invite aux libéraux de santé depuis la tribune du Conseil Économique et Social. François Hollande n’a pas été beaucoup plus disert sur ses intentions à leur égard, mais on peut voir dans cette exclamation une conscience aiguë de l’importance des questions de santé et de l’impossibilité de faire fonctionner le système sans la participation active des soignants. L’avenir dira si les médecins, généralistes en particulier, verront bientôt la concrétisation de ces ouvertures…

Président normal, médecins aux vies si peu ordinaires… Pendant ce temps-là, les politiques de tous poils semblent pourtant aux antipodes du quotidien des praticiens de terrain. Revenaient en boucle ces jours derniers des questions triviales : Qui aura la peau de Royal ? Qui peut faire chuter Bertrand ? Qui nous débarrassera de Guéant ? Qui pour éliminer Bayrou ? Prenant le contre-pied de cette agitation, Le Généraliste braque donc les projecteurs sur les cadences infernales que subissent de plus en plus de nos lecteurs, notamment en médecine rurale. La politique, pourtant, n’est jamais bien loin du terroir. Au lendemain du premier tour de la présidentielle, un grand quotidien du soir avait tenté d’expliquer la forte progression de l’extrême droite dans les campagnes en corrélant vote FN et désert médical. La démonstration était un peu bancale. Mais nul besoin de statistiques pour se rendre compte que la déréliction de nos campagnes sape le moral de leurs habitants et de leurs toubibs ! Ensuite, on sait bien que quand le bon Dieu est aux abonnés absents, c’est le diable qui prend sa place…

Mais revenons aux médecins… Dans la nouvelle Assemblée, ils ne pourront pas compter sur autant de relais confraternels que dans l’actuelle. S’agissant des généralistes, ils peuvent tout au plus espérer être aussi nombreux… C’est-à-dire une petite dizaine… Autant dire que vos représentants vont devoir se faire entendre par d’autres canaux. Invité cette semaine des « Audiences privées » de Décision Santé, Étienne Caniard, le président de la Mutualité, estimait par ailleurs que « le système conventionnel était arrivé au bout de sa logique ». Sans partager ce pessimisme, reconnaissons en tout cas, que la convention n’est pas parvenue à trouver de solutions miracles, entre autres pour les déserts médicaux. Au point que l’Ordre a cru bon de s’en mêler, avant de reculer la semaine passée sous la pression des jeunes... Les recettes restent donc à inventer, si possible au plus près des médecins de terrain.


Source : lequotidiendumedecin.fr