LIÉ À un dysfonctionnement du sphincter inférieur de l'oesophage, le reflux gastro-oesophagien (RGO) a longtemps été considéré comme un trouble mineur de l'estomac, attribué à de mauvaises habitudes alimentaires (repas trop copieux, riches en graisse…), à la consommation d'alcool, de café, de tabac, ou encore à un mode de vie inadapté. Cette notion devrait appartenir au passé, puisque, lors de la conférence de consensus sur le RGO en 1999, les experts ont considéré que «le reflux constitue un problème important de santé publique en raison de sa prévalence élevée, de son évolution chronique et du recours fréquent aux soins qu'il génère». Selon une récente étude (Bretagne JF et al., 2006), 30 % de la population française, hommes ou femmes de tout âge, a présenté dans l'année des symptômes de reflux et près d'un adulte sur dix en est affecté au moins une fois par semaine. Pourtant, toujours selon cette même étude, 14 % des patients qui ont un RGO fréquent ne consultent pas et les délais de consultation sont souvent importants (32 % consultent au bout de six mois, 25 % au bout d'un an).
Cela est dû en grande partie à la banalisation des symptômes (régurgitations, pyrosis) et à la fréquence des symptômes atypiques de reflux (manifestations ORL, pulmonaires, douleurs pseudo-angineuses…). Pourtant, le retentissement sur la qualité de vie est loin d'être négligeable : les troubles du sommeil peuvent perturber la vie sociale et entraîner stress et anxiété. De plus, si les remontées acides sont trop fréquentes, des lésions plus importantes de l'oesophage peuvent être constatées : oesophagite, sténose peptique, oesophage de Barett, voire adénocarcinome au bout de plusieurs années d'évolution.
Chez les généralistes et les gastro-entérologues.
Afin de sensibiliser les personnes atteintes de reflux et de faciliter leur prise en charge, la Société nationale française de gastro-entérologie (Snfge) et la Société française d'endoscopie digestive (Sfed), avec le soutien d'AstraZeneca et de Vichy St-Yorre, lancent une campagne d'information auprès du grand public, relayée dans les cabinets des médecins, des généralistes et des gastro-entérologues. Cette campagne, qui sera lancée lundi dans le cadre du Congrès francophone de pathologie digestive, à Lyon, est destinée aux professionnels de santé (information presse médicale, affiches et brochures patients dans les cabinets des généralistes et des gastro-entérologues, relais par la visite médicale AstraZeneca, congrès et salons médicaux) et au grand public (information presse grand public, radio, avec des chroniques d'information préenregistrées, site Internet, refluxinfo.fr, dépliants consommateurs dans les packs d'eau St-Yorre).
«Par cette campagne, explique le Pr Guillaume Cadiot, secrétaire général de la Snfge, nous voulons interpeller et rassurer les personnes concernées par le reflux: c'est une maladie dont les médecins savent repérer les symptômes, une maladie qui se soigne bien aujourd'hui grâce à des traitements performants et à un suivi régulier.»
Conférence de presse à laquelle participaient le Pr G. Cadiot (secrétaire général de la Snfge), le Pr S. Bruley des Varannes (CHU de Nantes), le Dr B. Napoléon (président de la Sfed) et le Dr J.-P. Becq (MG, Toulouse) et Hélène (patiente).
L'intérêt de l'endoscopie
Les indications de l'endoscopie dans la prise en charge du RGO sont bien codifiées. Elles sont liées au terrain : âge supérieur à 50 ans, signes d'alarme (amaigrissement, dysphagie, hémorragie digestive, anémie), symptômes atypiques. Ou liées à la réponse thérapeutique : échec initial du traitement, récidive après arrêt du traitement.
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