Le Conseil supérieur d'hygiène publique de France (CSHPF) a rendu, le 17 janvier, son avis relatif au calendrier vaccinal 2003. Par rapport au calendrier précédent, qui n'a pas évolué depuis l'année 2000, trois nouvelles recommandations sont introduites. Elles concernent la vaccination contre l'hépatite A, les infections invasives à pneumocoque et à méningocoque C, et seulement pour les patients à risque.
La vaccination antiméningococcique vise à réduire l'incidence des infections invasives à méningocoque du groupe C. Les données françaises et européennes sur l'infection indiquent qu'il n'y a pas lieu de l'étendre à tous les enfants et adultes jeunes sur tout le territoire national (avis du CSHPF du 15 novembre 2002), mais de la recommander seulement pour les groupes à risque. Sont concernés tous les sujets contacts en présence d'un cas d'infection à méningocoque C, les sujets habitant des zones délimités où l'incidence de la bactérie est particulièrement élevée et les enfants souffrant de déficit en fraction terminale du complément, en properdine ou atteint d'une asplénie anatomique ou fonctionnelle. L'avis publié aujourd'hui dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » (n°06/2003) indique que « les nouveaux vaccins antiméningocoques C conjugués permettent la vaccination de l'enfant à partir de l'âge de 2 mois ».
Le vaccin heptavalent
La vaccination contre le pneumocoque vise à lutter contre les infections invasives. Contrairement à l'avis de 2001, le nouveau vaccin heptavalent conjugué est recommandé en primo-vaccination pour les enfants de moins de 2 ans considérés à risque, soit en raison d'une pathologie, soit en raison de leur mode de vie. Ainsi, le vaccin conjugué heptavalent est « fortement recommandé » chez les enfants atteints d'asplénie fonctionnelle ou ayant subi une splénectomie, en cas de drépanocytose homozygote, d'infection à VIH, de déficits immunitaires congénitaux ou secondaires, de cardiopathie congénitale cyanogène ou d'une insuffisance cardiaque, de pneumopathie chronique (à l'exception de l'asthme), de diabète et également chez ceux souffrant d'une brèche cérébro-méningée.
Le vaccin heptavalent est recommandé pour les enfants de moins de 2 ans dont le mode de vie a été identifié dans la littérature comme un facteur de risque d'infections invasives : s'ils sont gardés plus de 4 heures par semaine en compagnie de plus de 2 enfants en dehors de la fratrie, s'ils ont reçu moins de deux mois d'allaitement maternel, ou encore s'ils appartiennent à une fratrie d'au moins 3 enfants d'âge préscolaire. Un cas particulier concerne les enfants qui sont porteurs d'un implant cochléaire ou sont candidats à l'implant. La vaccination pour les moins de 2 ans fait l'objet d'une recommandation de grade C. Pour les plus de 2 ans, les médecins sont laissés « libres de vacciner par le vaccin conjugué à 7 valences», selon un précédent avis du 15 novembre 2002.
Chez l'adulte à risque, le vaccin recommandé est le vaccin polyosidique 23 valent, avec un rappel tous les cinq ans. Peuvent en bénéficier les splénectomisés, les drépanocytaires homozygotes, les patients atteints de syndrome néphrotique, les insuffisants respiratoires et cardiaques, les personnes qui ont des antécédents d'infection pulmonaire et les patients alcooliques souffrant d'hépatopathie chronique.
Dans le cas de l'hépatite A, la recommandation est étendue aux patients infectés chroniques par le virus de l'hépatite B, en raison d'une mortalité plus élevée chez ce type de patients. Les homosexuels masculins doivent également être vaccinés. Les autres groupes à risque sont maintenus : adultes non immunisés, enfants de plus de 1 an voyageant en zone d'endémie, jeunes des internats des établissements et services pour l'enfance et la jeunesse handicapées et les personnes exposées à des risques particuliers.
Un calendrier simplifié
Par ailleurs, l'avis inclut pour la première fois l'utilisation des vaccins hexavalents. Dans la recommandation générale sur l'hépatite B, il est précisé : « Pour les nourrissons dont les parents préfèrent que la vaccination contre l'hépatite B soit faite en même temps que les autres vaccins par une seule injection, les vaccins combinés hexavalents contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche (vaccin acellulaire), la poliomyélite (vaccin inactivé), les infections invasives à Haemophilus influenzae de type b et l'hépatite B peuvent être utilisés ».
Le calendrier simplifié suivant est alors recommandé : à 2 mois, vaccin hexavalent ; à 3 mois, vaccin pentavalent (sans hépatite B) ; à 4 mois et à 16-18 mois, vaccin hexavalent.
Enfin, la revaccination par le BCG est maintenue jusqu'à la parution de nouveaux textes réglementaires relatifs à la politique de prévention de la tuberculose. En effet, ces textes doivent en effet prendre en compte l'avis du 21 juin 2002 du CSHPF, qui préconise la suppression de la revaccination en population générale et chez les professionnels exposés à la tuberculose. De même, doivent être revues les recommandations sur la pratique des tests tuberculiniques et les modalités de surveillance des professionnels exposés. Les anciennes recommandations sur le BCG sont donc toujours applicables.
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