« Focaliser sur les patients à haut risque est très rentable » a souligné le Pr Eric Bruckert (Hôpital Pitié-Salpêtrière, Paris). « Dans les recommandations, le risque cardiovasculaire est central mais la France est en retard sur cette approche centrée sur les facteurs de risque »a-t-il ajouté. L’idée du site hautrisquecv.fr est de faciliter l’usage de l’équation de Framingham car l’appréciation « pifométrique » reste très approximative. En dehors de la prévention secondaire et du diabète, les situations à haut risque sont mal repérées. « Dans un cas sur quatre, on passe à côté » a précisé le Pr Bruckert. Si le poids de l’âge est écrasant, la combinaison des autres facteurs de risque est moins évidente. « Les médecins sont réticents à l’utilisation de ces échelles considérées comme complexes et peu utiles » a ajouté le Dr Serge Kownator (Thionville). « 85 % des médecins généralistes ne les utilisent pas ». C’est pourquoi la campagne « les apparences sont parfois trompeuses » a été développée par AstraZeneca en partenariat avec la société française de cardiologie. L’objectif est de faciliter l’identification rapide des patients à haut risque.
Discordance perceptive
Proposé en partenariat avec la Société Française de Cardiologie, hautrisquecv.fr propose des cas pratiques pour illustrer la différence entre le risque perçu et le risque réel. Un contenu riche de paroles d’experts et des vidéos originales vient en appoint à la consultation. L’échelle de Framingham est utilisable en ligne ou en téléchargement, elle permet de calculer l’âge artériel, plus parlant pour les patients qu’un hypothétique risque à dix ans. D’ailleurs, une étude récente publiée dans Archives of Internal Medicine montre que le bénéfice escompté d’un traitement sur la réduction de risque est largement dépassé par la crainte des effets indésirables qui sont, en général, très surévalués.
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