S OUS la dépendance de l'hormone parathyroïdienne (PTH), la stabilité du calcium sanguin est assurée par une action sur le squelette, véritable réservoir de calcium. En cas d'hypocalcémie, la PTH accélère le remodelage osseux, induisant une perte osseuse, une réduction de la résistance osseuse. Inversement, en cas d'hypercalcémie, la PTH est inhibée, entraînant une réduction de la résorption osseuse.
L'apport calcique par l'alimentation permet de maintenir la réserve calcique stable sans incidence osseuse. Un apport calcique moyen quotidien, selon Heaney, autour de 800 à 1 500 mg, assure la stabilité. En deçà, l'apport est insuffisant, au-delà, tout apport en excès n'a aucun effet bénéfique. Quant à la vitamine D, la principale source est une synthèse endogène au niveau de la peau, les aliments en contenant très peu. La carence en vitamine D est étroitement associée à celle du calcium, tant parce qu'elle touche fréquemment les mêmes groupes à risque que par ses effets métaboliques, dont les mécanismes sont étroitement intriqués avec ceux du calcium. Son seuil de déficience est établi autour de 31 ng/l (et non pas 12 ng/l comme on l'avait précédemment cru). En deçà, on assiste à une élévation réactionnelle des taux sériques de PTH, qui s'accompagne histologiquement d'un remodelage et d'une diminution de la masse osseuse.
Aux deux extrémités de la vie
Ces quelques rappels expliquent l'intérêt de l'apport vitamino-calcique aux deux extrémités de la vie, en période de croissance, quand l'activité de la formation osseuse prédomine, et en période postménopausique, du fait de l'inhibition du remodelage osseux. On estime que 90 % des personnes âgées institutionnalisées présentent un apport calcique insuffisant et une hypovitaminose D liés à la baisse très forte des performances de la synthèse cutanée, à la restriction de la mobilité, aux carences alimentaires.
Chez l'enfant ou l'adolescent, il n'apparaît pas certain que l'association vitamine D/calcium puisse avoir un effet supérieur à l'administration de calcium seul. Par contre, dans la population dépassant 75 ans, une supplémentation en calcium/vitamine D s'avère nécessaire pour lutter contre la fragilité osseuse. Elle est d'autant plus aisée que ce type de traitement est parfaitement toléré. On estime déjà que dans une population de plus de 65 ans vivant à domicile, une supplémentation quotidienne de 500 mg de Ca et 700 UI de vitamine D réduit l'incidence d'une première fracture vertébrale de 50 %.
Symposium Théramex dans le cadre des 4es Journées d'actualités en pathologie osseuse : « Tissu osseux et hormones ».
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