U NE observation rapportée dans la « Presse médicale » par un médecin hospitalier de Chalon-sur-Saône rappelle qu'un taux élevé de CA 19.9 n'est pas toujours synonyme de cancer du pancréas ou des voies biliaires.
L'histoire est celle d'une femme de 85 ans, diabétique de type 2, ayant eu une cholécystectomie, qui est hospitalisée pour un ictère avec altération de l'état général. En dehors de la perturbation du bilan hépatique, on note un syndrome infectieux biologique. De plus, alors que l'ACE et l'alpha-ftoprotéine sont normaux, on découvre une très forte élévation du CA 19.9 (3 989 U/ml pour une normale < 37).
L'échographie montre une dilatation de la voie biliaire principale (13 mm) ; le scanner montre une image compatible avec une lithiase intracholédocienne, voire un ampullome, mais pas de masse pancréatique évidente.
La sphinctérotomie de la papille, qui permet l'évacuation d'énormes lithiases, est suivie d'une amélioration clinique et biologique. Un contrôle biologique à quinze jours et à deux mois montre la normalisation du bilan hépatique et une baisse du CA 19.9 à 14 U/ml.
Le CA 19.9 est considéré comme un excellent marqueur néoplasique. Cependant, comme le fait remarquer le Dr Ragonnet, une élévation du CA 19.9 se voit également dans des maladies lithiasiques en corrélation avec le taux sérique de la bilirubine, l'inflammation et l'augmentation de la pression dans les voies biliaires.
En dehors de l'obstruction biliaire, une élévation sans tumeur maligne du CA 19.9 peut se voir dans certaines maladies digestives non biliaires (hépatite, cirrhose, ulcère duodénal, pancréatite chronique, polypes gastrique et colique) et dans certaines maladies non digestives (fibrose pulmonaire, pneumopathie interstitielle, insuffisance rénale, hydronéphrose, endométriose, grossesse et diabète).
Une valeur seuil de 300 U/ml serait, selon l'équipe de Nouts, en faveur d'un adénocarcinome, avec une sensibilité de 81 % et une spécificité de 85 %.
Mais l'élévation du CA 19.9, quelle que soit son importance, n'affirme pas la présence d'une tumeur maligne pancréatique, poursuit le Dr Ragonnet.
D. Ragonnet. La Presse médicale » du 17 février 2001, pp. 270.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature