Mosaic Records, une maison de disques américaine fondée voici près de 25 ans, qui est au jazz ce que La Pléïade est à la littérature en France, vient de publier un coffret de huit CD, « The Complete Clef/Verve Count Basie Fifties Studio Recordings » (Universal), consacré aux enregistrements réalisés dans les années 1950 par le pianiste et chef d'orchestre Count Basie, pour les labels Mercury, Clef et Verve du producteur Norman Granz. En tout, 146 plages (publiées en 78 tours, 33 tours deux formats, voire même en 45 tours), dont sept inédites et trois prises alternatives, qui appartiennent à ce que les historiens du jazz appellent la renaissance du big band de William « Count » Basie (1904-1984), baptisé alors « The New Testament Band ». Après quelques années de vaches maigres pour les orchestres de la « Swing Era », dues notamment à des problèmes économiques et à la révolution Be bop, Count Basie décide de réunir autour de lui une pléthore de nouvelles recrues dont les noms vont bientôt briller au firmament du jazz : Joe Newman, Thad Jones (trompettes), Frank Wess, Frank Foster, Eddie « Lockjaw » Davis, Paul Quinichette (saxophones) ou encore Joe Williams (vocal). Sans oublier les fidèles de la première heure comme l'inséparable Freddie Green (guitare) ou Eddie Jones (contrebasse). Et des compositeurs/arrangeurs prestigieux à l'image de Manny Albam, Neal Hefti, Buck Clayton, Wild Bill Davis, Johnny Mandel en plus de certains membres de l'orchestre. De la première séance gravée en janvier 1952 à New York à avril 1957 à Los Angeles, de purs instants d'un bonheur devenu des pages d'histoire indispensables et irremplaçables grâce au swing éternel de « Mr. B » et de ses musiciens.
Au début des années 1970, le pianiste canadien Oscar Peterson, qui fêtera ses 80 ans le 15 août prochain et qui a donné, dans le cadre de l'édition 2005 du festival « Jazz à Vienne », un concert rempli d'émotion et de sensibilité, se retrouve dans les studios du label allemand MPS, à Villingen, dans la Forêt Noire, pour enregistrer plusieurs plages en solo, trio et quartette, qui sont actuellement rééditées à l'occasion de l'anniversaire de ce géant du piano jazz moderne, disciple d'Art Tatum (Universal).
Quatre CD sont déjà dans les bacs des disquaires : « Walking The Line » et « Another Day » (novembre 1970), tous deux gravés à la tête d'un trio d'une grande homogénéité (Jiri « George » Mraz, contrebasse ; Ray Price, batterie), même s'il ne restera pas comme la formation exemplaire du leader ; « Tracks » (novembre 1970), où l'on retrouve le pianiste en solo sur une série de standards, et « Reunion Blues » (juillet 1971), qui réunit autour du meneur de jeu d'autres grandes figures du jazz comme Milt Jackson (vibraphone), Ray Brown (contrebasse) et Louis Hayes (batterie), pour revisiter une série de standards du jazz et même un titre phare devenu un hit impérissable du tandem Mick Jagger/Keith Richards, « Satisfaction ». Comme quoi, le fameux « crossover » ne date pas d'aujourd'hui ! Une fois encore, des séances incontournables pour saluer et retrouver un maître des touches dont le style généreux était un authentique enchantement.
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