La peau du brûlé est par définition fragile et alors que le temps normal de cicatrisation totale est de quatre mois, il est de vingt-quare mois chez le brûlé. De un à deux ans sont nécessaires pour obtenir une stabilité cicatricielle. Pendant la période d'instabilité, deux phénomènes de remodelage surviennent isolément ou associés, l'hypertrophie et la rétraction cutanée.
L'hypertrophie se caractérise par une rougeur importante, une augmentation du volume de la cicatrice, une chaleur locale inconstante et des démangeaisons. Elle entraîne des dommages esthétiques. Pour les éviter et traiter la cicatrice, on comprime les zones cicatricielles grâce à des orthèses souples exerçant une pression permanente sur la cicatrice. Elles doivent être portées en permanence pour être réellement efficaces, et pendant vingt-quatre mois en moyenne. Ces vêtements compressifs sont confectionnés aux mesures de la personne et remboursés par la Sécurité sociale.
La rétraction est un autre désordre cicatriciel lié à la brûlure. Elle est traitée grâce à des orthèses qui vont permettre de restaurer une enveloppe cutanée fonctionnelle jusqu'à la maturation cicatricielle. Elles dirigent l'évolution cicatricielle et restaurent le jeu articulaire. Les orthèses peuvent être portées à la sortie de l'hôpital pour notamment la main et le poignet. Il existe aussi des orthèses du visage et du cou, souples ou rigides.
Une cosmétologie spécifique
La cosmétologie de brûlé est spécifique. La peau cicatricielle est dépourvue de film hydrolipidique : la toilette doit être réalisée avec un savon surgras, les rasages doivent être espacés. Les cosmétiques hypoallergéniques et l'eau thermale sont les produits de choix. Il faut à tout prix éviter le soleil et préférer les écrans minéraux aux filtres chimiques, les appliquer de façon uniforme et renouveler souvent leur application (les UVA ne sont pas arrêtés par les vitres). La correction esthétique fait partie intégrante du soin. Le maquillage permet d'atténuer les séquelles des cicatrices, les troubles de la pigmentation, les dermatoses et les suites d'actes dermatologiques à visée esthétique. Cela est valable quel que soit l'âge.
Les produits cosmétiques doivent être bien tolérés, couvrants et faciles à appliquer. Les correcteurs de couleur sont très utiles pour unifier le teint : le vert est antirougeur et le jaune anticerne. Le maquillage fait appel au mélange de plusieurs teintes et, en jouant sur les couleurs, il est possible d'atténuer le relief d'une cicatrice hypertrophique. Au cours de leur séjour au centre de rééducation, les patients apprennent à se maquiller grâce à des infirmières formées à la cosmétologie. Le maquillage est un élément important de la confiance en soi en aidant le patient à se réconcilier avec son image.
16e Congrès national de la Société française de médecine physique et de réadaptation.
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