Il était temps ! Les revalorisations qui vont tomber à partir de lundi arrivent vraiment à point nommé, alors même que Le Généraliste révèle cette semaine les estimations de l’UNASA concernant les revenus de la profession l’an passé. Autant vous dire que le dernier exercice a été tristounet : croissance zéro pour vos recettes et décroissance nette pour vos bénéfices. En tenant compte de la hausse des charges et de l’inflation, les généralistes ont donc subi une franche baisse de pouvoir d’achat en 2012. Bien sûr, ce repli était attendu, conséquence d’une année calme sur le front des épidémies. Il fait suite à une année 2011 plutôt faste pour la profession et il a été, depuis, en partie compensé par les premiers versements du ROSP... Il n’empêche ! Alors que l’on n’a toujours pas trouvé la solution miracle pour susciter des vocations, ces effets de yo-yo ne sont pas faits pour attirer les jeunes.
Certes, on dira que c’est la rançon du libéralisme. Et qu’après tout, l’indépendance du médecin de ville a forcément pour conséquences, aléas, piques et creux d’activités. D’aucuns ajouteront d’ailleurs que, comme la part forfaitaire prend de plus en plus de place dans la rémunération du généraliste, la profession devrait logiquement bénéficier à l’avenir de davantage de stabilité. De fait, qu’il s’agisse du paiement à la performance inspiré du NHS britannique, d’un forfait médecin traitant qui s’apparente à de la capitation ou du coup de pouce en tiers payant sur la consultation des plus âgés, une part croissante de la rémunération du praticien échappe, en effet, désormais au paiement direct par le patient.
Justement ! Dans ce contexte de diversification de sa rémunération, la médecine générale ne serait-elle pas en droit d’attendre des pouvoirs publics une politique de revenus digne de ce nom, donc un minimum de régularité sur ses rentrées ? Après tout, c’est la plus sociale des disciplines, celle qui dépasse le moins, et reste malgré tout, la plus accessible sur le territoire. Elle pourrait revendiquer en échange un peu plus de visibilité sur ses revenus, à l’image de ce qui est en train de se mettre en place en zone blanche – mais à petite dose – avec les nouveaux « praticiens territoriaux de médecine générale ». à la veille de la remise d’un rapport Cordier censé donner corps à la « Stratégie nationale de santé » du gouvernement, il reste, en tout cas, à espérer que les sept sages lanceront des pistes pour rendre la discipline financièrement plus attrayante.
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