Mercenaire, évadé, « salopard », tueur à gages, justicier : Bronson aura joué les durs sans états d'âme pendant quelque quarante ans.
« Je pense que je ressemble à une carrière de roc qu'on a dynamité », disait de son visage aux traits rudes ce fils d'émigrés lituaniens qui avait commencé à travailler à la mine, comme son père. Après la guerre dans le Pacifique, il choisit le théâtre et le cinéma, apparaissant dans des westerns ou films d'action. Puis, comme Steve McQueen, le succès lui arrive grâce à John Sturges avec « les Sept mercenaires » (1960) puis « la Grande Evasion » (1963). Et, après des rôles plus sensibles dans « le Chevalier des sables » ou « Propriété interdite », il est définitivement lancé dans le registre qui fera sa gloire avec « les Douze Salopards » de Robert Aldrich (1967).
L'année suivante, il conquiert l'Europe grâce à son face-à-face avec Delon dans « Adieu l'ami », de Jean Herman, et au rôle d'Harmonica (comme son nom l'indique) dans l'inoubliable western de Sergio Leone « Il était une fois dans l'Ouest ». Il sera aussi l'inquiétant partenaire de Marlène Jobert dans « le Passager de la pluie », de René Clément.
Les années soixante-dix le transforment, devant la caméra de Michael Winner, en justicier adepte de l'autodéfense et de la vengeance personnelle (« le Justicier dans la ville » et ses quatre suites, dont son dernier film, en 1994). Des personnages volontairement sans nuances, car, expliquait Bronson au « Washington Post », « si vous voyez de la faiblesse chez le héros, vous lui portez atteinte dans son identité. Vous enlevez quelque chose aux gosses, la génération suivante, vous l'empêchez d'avoir quelque chose à admirer ».
L'Indien, comme certains le surnommaient, est mort à 81 ans ; il était atteint de la maladie d'Alzheimer.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature