CONGRES HEBDO
La bronchiolite est une maladie respiratoire bénigne qui touche le nourrisson de moins de 2 ans. Elle guérit spontanément en cinq ou six jours. La kinésithérapie respiratoire est indiquée dans la phase sécrétoire de la bronchiolite, c'est-à-dire la deuxième phase qui suit la phase bronchospastique (avec participation alvéolaire et crépitants sans encombrement bronchique), lorsque l'encombrement bronchique est très important et notamment responsable de difficultés respiratoires ou alimentaires. Les nourrissons sont parfois tellement encombrés que la toux peut entraîner des vomissements, d'où l'intérêt de la kinésithérapie respiratoire pour les dégager et leur permettre de s'alimenter correctement. Autrement dit, explique le Dr Brigitte Fauroux, « la kinésithérapie respiratoire n'est pas indiquée de façon systématique, mais elle est particulièrement utile en cas d'encombrement bronchique important ».
Une technique couramment pratiquée
La kinésithérapie respiratoire est une technique unanimement admise. Néanmoins, elle n'a pas été évaluée de façon prospective sur des études scientifiques randomisées et contrôlées, compte tenu de la difficulté de réaliser de telles études. En outre, la kinésithérapie respiratoire peut faire appel à différentes techniques particulières sans que certaines d'entre elles aient montré de supériorité par rapport à d'autres. Le Dr B. Fauroux rappelle que « cette technique doit être réalisée par des kinésithérapeutes formés et entraînés à la kinésithérapie respiratoire du jeune enfant, en veillant à ce qu'elle n'entraîne pas de désaturation et qu'elle soit toujours effectuée avant les repas ».
La kinésithérapie respiratoire doit être effectuée tous les jours à raison d'une séance par jour (voire deux). A cet égard, le Dr Fauroux insiste sur « l'intérêt de la mise en place d'un réseau de kinésithérapeutes de ville avec un système de gardes ou d'astreintes sept jours sur sept, ce qui permet de soulager les hôpitaux pédiatriques souvent surchargés en période épidémique ».
Les enfants hospitalisés, a priori pour des bronchiolites sévères, ne représentent qu'un pourcentage très faible des enfants atteints d'une bronchiolite (1 %). Ces enfants nécessitent un monitoring, ainsi qu'un enregistrement continu de l'oxymétrie de pouls en raison du risque de désaturation (chute de l'oxymétrie de pouls) au cours de la kinésithérapie respiratoire. Dans certains cas, il est parfois nécessaire d'effectuer la kinésithérapie respiratoire sous oxygène.
D'après un entretien avec le Dr Brigitte Fauroux, service de pneumo-pédiatrie, hôpital Trousseau, Paris.
Un traitement uniquement symptomatique
- Veiller à ce que l'enfant puisse s'hydrater et s'alimenter correctement.
- Oxygéner l'enfant en cas de désaturation.
- Effectuer la kinésithérapie respiratoire en cas d'encombrement bronchique.
- L'antibiothérapie n'est pas systématique et n'est indiquée qu'en cas d'infection bactérienne prouvée.
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