LE LANDERNEAU syndical breton est en effervescence. Il faut dire que le paysage a été complètement bousculé par ces élections aux Urml. Bien sûr, l’entrée de la FMF et d’Espace Généraliste dans la danse n’y est pas pour rien. D’abord, le résultat de la FMF «a dépassé nos espérances», explique Catherine Guérin, tête de liste FMF-spécialistes. Avec 23 % des voix chez les généralistes et près de 47 % chez les spécialistes, le syndicat fait jeu égal avec la Csmf qui détenait jusqu’alors une large majorité à l’union, avec 39 sièges sur les soixante que compte l’exécutif régional. La FMF, qui voulait être présente au sein de l’Urml, réussit donc amplement son pari en y faisant une entrée fracassante avec 21 élus. Un score qui doit beaucoup à «la vague finistérienne» insufflée par sa tête de liste généraliste, Nikan Mohtadi, qui a engrangé près de 48 % des suffrages. «Ce résultat traduit le travail que nous avons effectué», souligne ce médecin de Quimper.
Ensuite, Espace Généraliste, dont la section Bretagne a été créée en décembre dernier, voulait faire aussi bien que MG-France. Là encore, «le pari est gagné», pour Pascal Lamy, tête de liste. Ce jeune syndicat obtient 21 % des voix des généralistes. MG-France obtient 22 %. Ensemble, ces deux syndicats dépassent même les 50 % de justesse dans tous les départements, sauf le Finistère.
C’est dire combien de voix les opposants à la convention ont raflées. Mais pour Pascal Lamy, d’Espace Généraliste, il ne faut pas s’arrêter à cette seule explication du vote sanction. « Nous finissons premiers dans le Morbihan, avec 30%, explique-t-il. La FMF y fait 5%. A l’inverse, la FMF atteint 48% dans le Finistère, où nous n’obtenons que 5%. Les médecins ont donné aussi une prime à ceux qui ont travaillé localement, quels qu’ils soient.»
Dans ce nouveau paysage syndical, le SML doit se satisfaire de cinq sièges quand il en détenait onze il y a six ans. De son côté, la Csmf divise son nombre de sièges par deux. De seize, elle passe à huit dans le collège généralistes ; de vingt-trois, il n’est plus que de treize pour les spécialistes. Pour Jean-Yves Hascoët, président Csmf sortant de l’Urml, «nous restons le premier syndicat chez les généralistes dans un contexte d’une forte abstention, qui concerne surtout les spécialistes».
Avec aucune majorité qui se dégage nettement, la prochaine Urml va-t-elle être « ingouvernable », comme le craignait la tête de liste Csmf avant le scrutin ? «Si nous ne pouvons obtenir un ticket Csmf-FMF qui, seul, permettra d’avoir une majorité absolue, oui, il existe un risque, estime Jean-Yves Hascoët. Mais s’il n’y a pas de consigne nationale nous en empêchant, un projet commun est possible, d’autant que la Csmf n’a pas voté la convention ici.»
Pour Nikan Mohtadi, de la FMF, une chose semble déjà certaine : «La Csmf ne peut plus garder la présidence. Qu’on parte avec elle ou non. Je n’oublie pas le vote de rejet de la convention. Notre message doit être clair.» D’ici au 22 juin, jour de l’assemblée générale qui élira le président, les discussions vont aller bon train. Notamment entre la FMF, MG-France et Espace Généraliste. «Nos idées sont très éloignées de celles de la FMF; mais, sur le terrain, nous pouvons nous entendre», estime José Martins, de MG-France. Même avis pour Pascal Lamy : «Je fais plus confiance aux hommes qu’aux structures.»
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