La France vient de lancer deux « Clubs Santé », l’un au Brésil, l’autre en Algérie. L’objectif de ces Clubs est d’aider l’offre française (industriels, hôpitaux...) à percer les marchés santé à l’étranger.
Au Brésil, la France s’est fixée un objectif ambitieux. L’Hexagone voudrait décrocher deux ou trois projets phares fédérant tous les acteurs de la filière santé. Les enjeux sont importants. Dilma Roussef, pour se faire réélire en 2014, doit répondre aux attentes de la classe moyenne émergente, qui réclame un meilleur accès aux soins. Le sujet est sensible, et les Brésiliens n’ont toujours pas digéré les 10 milliards de dollars dépensés dans l’organisation du Mondial. Seul un habitant sur quatre dispose d’une assurance privée, sésame indispensable pour accéder à la plupart des médicaments et aux établissements privés, qui représentent 68 % du parc hospitalier.
Ubifrance, qui œuvre au développement international des entreprises françaises, identifie plusieurs opportunités. Vente de médicaments, de dispositifs médicaux, d’équipements... Des parts de marché sont à prendre, à condition de tenir compte des exigences de l’ANVISA, la puissante agence de réglementation brésilienne.
Exercices grandeur nature
La formation est un des axes à creuser. Le Brésil manque de médecins. Rien qu’à Sao Paulo, 800 000 personnes sont en attente d’une consultation, d’un examen ou d’une hospitalisation. Deux établissements de santé, l’AP-HP et l’Institut Curie, sont déjà engagés dans des partenariats locaux.
L’AP-HP a par exemple formé des médecins et des infirmiers à la médecine d’urgence et de catastrophe, dans l’État du Minas Gerais. Deux exercices grandeur nature ont été menés ces dernières semaines à l’aéroport et au stade. Ce programme, l’AP-HP est prête à le revendre à tout autre État brésilien qui se montrerait intéressé.
En Algérie, la santé est également identifiée par le gouvernement français comme une filière prioritaire à exporter. Jean-Marc Ayrault, en déplacement lundi dernier à Alger avec un aréopage de ministres, dont Nicole Bricq, ministre du Commerce extérieur, a ainsi déclaré : « La France souhaite accompagner l’Algérie dans la modernisation de son système de santé. Elle est prête à mettre à sa disposition son expérience publique, par le biais notamment de l’AP-HP ». L’Algérie veut construire dix CHU dans les cinq prochaines années. L’AP-HP a répondu à l’appel d’offres. Alger devrait faire son choix prochainement.
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