Forts de leur succès aux élections professionnelles, et à la veille du remaniement, la CSMF et le SML semblent prêts à une partie de bras de fer avec Roselyne Bachelot. Plusieurs incidents récents montrent que, passées les élections, les deux syndicats opposants à la ministre de la Santé n’ont pas enterré la hache de guerre. Au contraire, ils semblent désormais vouloir tirer profit de leur progression électorale pour amener la ministre à Canossa.
Invités par la Direction de l’organisation des soins du ministère de la santé (DHOS) à une réunion d’installation d’un « groupe de contact » sur l’application de la réforme « HPST », ils viennent de décliner l’invitation avec fracas. Dans une lettre à Annie Podeur, patronne de la DHOS, Michel Chassang (photo), président de la CSMF, explique qu’il n’est pas question pour lui « de se rendre à une convocation unilatérale » sur « un ordre du jour déterminé unilatéralement ». Et fort de sa position de force au plan électoral, il suggère au passage à la Haut fonctionnaire de l’avenue de Ségur, « d’accepter de discuter de la révision indispensable de certains éléments particulièrement nocifs de cette loi. » Dans un communiqué commun, CSMF et SML rappellent encore de concert qu’ils ne « sont pas à la botte des services du ministère » et posent « comme préalable à toute rencontre, la prise en compte du message issu des urnes, » concernant une réforme Bachelot « dont 60 % des médecins ne veulent pas. »
La réunion de lundi au ministère de la Santé a, de fait, été reportée. Elle devait permettre d’accélérer la déclinaison de la réforme Bachelot, et notamment évoquer l’élaboration des futurs sros ambulatoires. Et, après avoir reçu les autres syndicats, Roselyne Bachelot doit précisément recevoir la semaine prochaine les leaders de la CSMF et du SML. Mais -à moins de concessions de la ministre- il n’est pas dit que ces deux rendez-vous détendent la situation. Christian Jeambrun sera reçu pour le SML mercredi 20 octobre, après avoir «décliné poliment la convocation hative prévue le 13 octobre.» Quant à Michel Chassang, il devrait rencontrer la ministre le lendemain, jeudi 21 octobre. Mais il faut encore en parler au conditionnel. Vendredi soir, le président de la CSMF expliquait qu’il s’y rendrait «probablement», mais qu’il attendait tout de même l’issue du conseil d’administration de la CSMF, qui se réunit samedi 16 octobre. A la Conf’, les troupes semblent en effet très remontées contre la politique Bachelot. Notamment les spécialistes de l’UMESPE, dont le président ne se rendra de toute façon pas chez Roselyne Bachelot, le syndicat ayant décidé de « rompre toute relation » avec le ministère de la Santé. Du côté de la branche généralistes de la CSMF, le ton monte également, puisqu’à l’issue de son comité directeur le week-end dernier, l’Unof a décidé d’appeller les généralistes à coter 23 euros, en dépit de l’imminence de cette revalorisation au 1er janvier.
Quoiqu’il en soit, le message des majoritaires aux URPS à la ministre de la Santé risque d’être musclé au ministère la semaine prochaine. Au SML, on traduit ainsi le vote des médeicns: «un refus en l’état de la loi Bachelot et une nécessité absolue de revoir la copie.» Et pour la CSMF, Michel Chassang résume : «On a dit aux médecins, si vous votez pour nous, ça va changer. Ils ont voté pour nous. Il faut que ça change.»
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